Tome 2 Défaire les murs et aller

minuscule, anodin, insignifiant, que chacun doit faire dans sa conscience physique pour pouvoir seulement commencer à s’ouvrir un peu.

Soudain, le son du silence : la pluie s’est arrêtée !

Et je réalise plus précisément que je n’ai pratiquement pas bougé de mon écritoire depuis que je m’y suis posée au matin et que plusieurs collations m’ont été portées – et me sens quelque peu embarrassée ; mais, lorsque je lève les yeux vers mes étudiantes (curieusement ce ne sont aujourd’hui que des filles) qui se sont aussi figées d’étonnement à l’écoute de ce même silence, je vois leurs sourires ravis et leur amusement : tout va bien ! Il est passé quatre heures et nous allons nous ébrouer et nous retrouver bientôt pour déguster la potion de Zeidr et les galettes de Dia avant que les enfants ne s’en aillent sur le chemin détrempé. Dans ton atelier voisin, j’aperçois tes élèves qui rangent leu rs instruments et par les portes qui s‘ouvrent sur le sentier je vois courir Sémion tenant ses deux cloches bien haut comme s’il dansait, pour convier tout le monde au rassemblement. Je croise ton regard et je sais que tu te demandes aussi comment, tels que nous sommes encore, pouvons-nous aborder, dans cette vie, un tel, un si formidable progrès, une si impérieuse nécessité de changement… ; car il en est ainsi bien souvent, ce que je « médite » ou plutôt les questions qui parfois m’envahissent, correspondent à une sorte d’approfondissement en toi du besoin essentiel, de l’aspiration vers … « le Vrai ».

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