Tome 2 Défaire les murs et aller

Tout c omme ce terrain d’humanité encore imperméable, encore réfractaire, doit être travaillé et pétri et labouré par les forces, rien d’autre ne nous est demandé que d’apprendre à recevoir et à tenir la charge en nous transformant peu à peu aux mesures et aux rythmes de l’état de vérité. Mais l’on redoute de retomber dans l’inertie, dans le marécage stagnant de tout ce qui résiste au changement et préserve son emprise sur ce monde physique, ou plutôt sur l’expérience humaine de ce monde physique. Après le déjeuner, alors que nous étions tous encore attablés, le Mont et Tocsin ont demandé la parole ; c’est le Mont qui a commencé : « C’est au sujet du partage, on y a beaucoup pensé ; on parle toujours de partage équitable mais, pour partager justement quoi que ce soit, une ressource matérielle, une opportunité, un talent, ou une connaissance, il faut qu’on respecte la ressource et il faut aussi qu’on soit clair sur la place qu’on doit avoir ou trouver dans l’univers… » et Tocsin de reprendre : « oui, et l’école ne nous apprenait ni l’un ni l’autre, c’est seulement avec Fran, Cleïm, Martin, c’est seulement ici avec vous tous que je découvre ma vraie place et que je saurai respecter les ressources qu’il me faudra… » ; sur quoi, le Marin s’est écrié impromptu : « oui, l’éducation, ça devrait être comme un soufflet de forge , pour aider chaque enfant à devenir ce qu’il doit être… ! ».

Améthyste, Chardon et l’Archer ont passé l’après -midi dans mon atelier à confectionner des coiffes c oniques aux couleurs de l’arc en ciel, une douzaine je crois – j’ai oublié où, dans le conte du partage, ces coiffes apparaissent, je crois qu’il s’agit d’un

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