Tome 2 Défaire les murs et aller

jour j’ai trouvé, ce n’était pas loin, ni difficile, c’était là, juste là, la sécurité d’un sourire de tendresse infinie, juste là, derrière le cœur, et ça ouvrait un canal de vraie vie silencieuse, alors j e n’ai rien dit, j’ai cessé de me plaindre, on m’a trouvé assagi, mais je sens, je sentais jusqu’à présent qu’il était inutile de vouloir expliquer, c’est d’un autre ordre, c’est clair et c’est vrai… » Et Jen, voici ce qu’elle nous livre : « au début, qua nd j’ai dû aller à l’école, j’étais plutôt empotée, j’en étais complexée, on me taquinait, je me repliais, mais je regardais, je regardais tout, et c’est la magie du corps qui me fascinait ; je n’aurais pas pu expliquer ce que j’éprouvais, mais les différe nces entre les corps, entre leurs comportements, leur équilibre, leur présence, semblaient m’enseigner, me montrer quelque chose de très important ; alors, je creusais en moi-même, je cherchais un poste ou une place ou une position dans le corps qui permet trait d’être libre de l’harmoniser ; j’apprenais ce qu’on me donnait à apprendre, mais c’était le domaine du corps qui demandait mon attention et aussi mon courage, mes efforts ; je me suis appliquée petit à petit à me concentrer lorsque je pouvais me join dre à un sport ou un autre et c’est lorsque j’ai pu entrer dans une classe de gymnastique et que la maîtresse m’a remarquée et aidée à surmonter mes craintes et l’habitude d’être moquée, que le monde s’est mis en place pour moi, c’est -à-dire que tout dans le monde, les gens, les problèmes, tout s’est trouvé en perspective et la clé du chemin que je voulais suivre était là, dans mon corps, mon secret, mon guide ; ainsi je suis devenue en grandissant plus apte et capable et libre dans mon milieu corporel, plus nettoyée, plus ouverte, plus attentive aux besoins des autres, plus sûre de pouvoir leur apporter un peu de grâce et d’harmonie, un peu d’autonomie créative ; chaque corps a sa clé, et mon chemin s’est approfondi et m’a menée au-dessus, en silence, jusqu ’à ce que haut et bas soient mariés ; maintenant, je peux regarder le monde et toutes ses questions et, avec mon corps et dans mon corps, prier… »

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