Tome 2 Défaire les murs et aller

situations et des milieux où je n’étais plus rien d’autre qu’un jeune étudiant ; mais je continuais naturel lement à découvrir plus d’espaces « invisibles » et comment m’y déplacer ; pourtant j’avais un doute, ou plutôt je sentais un manque, un besoin de quelque chose de plus central ou de plus essentiel ou de plus … vrai… ; et plus je rencontrais les choses et les mouvements de ce monde et des mondes mitoyens, plus j’éprouvais ce besoin d’une vérité, d’une réalité qui leur donnerait sens, les contiendrait, les habiterait, je ne savais pas comment formuler ce manque mais c’était toujours plus poignant ; et un jour je me suis trouvé comme à une jonction entre un déplacement subtil et une perception d’une porte à ouvrir, une grande et profonde émotion, un silence plein, plein enfin, et l’impression aussi physique d’une colonne de lumière vivante, une lumière qui aim e et qui sait… Depuis ce jour, j’ai toujours su où retourner, où me placer, pour retrouver cette colonne et cette présence et c’est ce qui me guide… » Et voici ce que partage Tohar : « Dés la petite enfance, je jouais avec tous les matériaux accessibles pour créer des habitats, des environnements, puis des cabanes, je réfléchissais bientôt au sens de l’espace vécu, à ce que l’homme et la nature pouvaient accomplir ensemble ; quand j’ai commencé d’apprendre toutes les matières et tous les sujets des programmes qu’on nous enseignait à l’école, à l’époque on pensait généralement que l’humanité n’avait vraiment d’histoire que depuis quelques millénaires, mais ça me semblait tout à fait ridicule, je sentais très bien que la présence de l’homme sur la terre ne pouvait absolument pas se mesurer en ces millénaires mais en périodes infiniment plus considérables et je me suis passionné pour l’histoire des formes, de s édifices, des espaces construits, même ceux que les animaux édifient, et la raison de leur importance et leur rôle dans l’évolution des sociétés, et probablement par cette passion, j’ai développé une sorte d’intimité avec quelque chose comme le progrès d e la conscience et, naturellement, j’ai cherché à trouver la source, j’ai

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