Tome 2 Défaire les murs et aller

qu’il faut se laisser travailler par son action et tout lui offrir et tout lui ouvrir et s’en remettre de plus en plus entièrement à sa présence – et physiquement et matériellement aussi… »

Ecoutez Dia maintenant : « toujours, dans mon enfance et mon adolescence, je m’appliquais à faire ce que l’on attendait de moi, je voyais mes proches trimer et travailler dur et faire tout leur possible pour que j’aie une bonne éducation et les chances de réussir dans le monde, un peu en leur nom, et je me disais qu’ils obéissaient à une sorte de sagesse collective que je devais respecter et tâcher d’honorer. Mais le sentiment d’une absurdité était là, toujours là. Jusqu’à ce qu’un jour je me trouve assise sur une marche de l’Université, abasourdie, une explosion au-dessus de ma tête : qu’est - ce que c’est que tout ça ? Et le lendemain, on m’a proposé de me joindre à un organisme de recherche dans le domaine des sciences cognitives. Au même moment, j’ai senti deux impulsions claires, l’une d’accepter cette offre et l’autre de, désormais, me référer pour tous mes choix et sans mélange ni calculs, à cette seule présence vibrante au- dessus – que ce serait dorénavant la seule autorité… » A présent, écoutez Tocsin : « quand j’étais tout petit, ma famille me dit que j’étais plut ôt silencieux, mais constamment à regarder, observer, et en grandissant je me suis aperçu que j’étais curieux de tout, comment et pourquoi ceci ou cela se produisait, par quel mécanisme ou procédé, et je posais des questions à tout propos, pourquoi, commen t ça marche, et j’ai bientôt vu que mes questions trop souvent embarrassaient les adultes, alors je me suis mis à explorer et ce que je pouvais explorer sans déranger personne, c’était mon corps, comment tout ça fonctionnait, d’où venait l’énergie, où étai t le moteur, comment c’était organisé, j’essayais de suivre les opérations, de les comprendre, où appuyer pour obtenir tel effet ou l’empêcher, et un jour j’ai

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