Tome 2 Défaire les murs et aller

Treizième mardi

Ce matin, il y avait de la grêle, les enfants ont dû courir depuis la route et nous avons tous fait l’exercice en salle, enfin, presque tous ! Vrit et moi consultions les informations et les messages, quand les deux missives de Gaur et Gan se sont affichées sur l’écran : ils confirment tous deux pouvoir nous retrouver pour une semaine environ, d’ici quelques jours seulement, profitant d’une accalmie – ou d’une hésitation – dans l’application de ces restrictions insoutenables. C’est bien, cela me soulage, car leur absence de toute cette aventure du conte m’a pe sé. Quant à Cleïm, Yaël et Sémion, ils étaient dehors, en train de tendre des bâches pour protéger les semis dans le potager et nous ne les avons revus qu’à l’heure des questions, à peine réchauffés. Ici je vais ouvrir une parenthèse, car il me faut « me mettre à jour » : je tourne autour d’un certain trouble depuis que ce processus du conte a mûri ; comment expliquer ou formuler ce trouble ? L’expérience qui y est représentée, si elle est nouvelle ou inconnue pou la grande majorité des humains, ne l’est p as pour nous ici ; et pourtant, aujourd’hui, elle l’est aussi, dans la mesure où nous n’avions jamais eu besoin de l’objectiver ; c’était notre sécurité à chacun, la lumière de notre vie intérieure et de nos choix d’existence et d’action, et nous souhaitio ns bien sûr que cette découverte advienne en de plus en plus d’individualités et que le travail de la nouvelle conscience soit accepté et reçu

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