Tome 2 Défaire les murs et aller

Vrit est content du texte et me dit que cela l’encourage à concevoir un projet de film, comme il en a été déjà question récemment (conciliabules clandestins avec Yaël et quelques autres !) ; il dit qu’il voit tout plus clairement avec cette lecture et qu’à son avis tout autre lecteur doit pouvoir entrer en relation avec le trésor… Il a pour projet aujourd’hui d’imprimer le conte en assez d’exemplaires, pour les d istribuer aux enfants demain et en avoir quelques- uns en réserve et Dia va l’aider à tout bien arranger – nous avons des machines un peu vétustes pour imprimer et brocher.

Toujours les voix du monde résonnent dans ma conscience physique, comme des chœurs fastidieux, plutôt cyniques : notre tentative semble si dérisoire – n’est -ce pas la peur qui est toute- puissante sur l’humanité ?

C’est souvent avec Vrit que je regarde des reportages divers, cela fait partie de notre « devoir » de canaliser l’information extérieure, et c’est à chaque fois que l’on voit toutes ces images publiques de visages muselés que je ressens une telle tristesse; c’est une tristesse désarmante, terrib lement probante : la soumission à la peur n’est -elle pas la première corruption ? Ce n’est pas seulement de la tristesse, mais quelque chose de plus grave, une incompréhension si profonde, comment, comment une personne peut-elle se laisser contrôler ainsi, la dignité et l’intégrité ont -elles si peu de valeur, si peu de force, si peu de sens ?

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