Tome 2 Défaire les murs et aller

Douzième jeudi

Tôt ce matin, nous étions quelques-uns à marcher sur le triangle, avant l’arrivée des troupes, et il s’y produisait un curieux phénomène, car de la brume s’élevait du sol dans la clarté naissante du jour, tandis qu’un brouillard plus dense semblait monter de l’océan vers le ciel, on pouvait distinguer la différence - peut- être à cause du sel dans l’une et pas dans l’autre, je n’y connais rien – et cela créa it des sortes de remous dans l’air assez déconcertants : on avait l’impression de perdre l’équilibre, ou d’être entre deux mondes. Avant de poursuivre, il me faut noter, ou faire état d’un autre aspect de n otre chemin, du point de vue de l’opposition, de l’adversité, de la bataille, et de la nécessité de la protection. Ainsi, ce conte, par exemple, n’est pas anodin ; il s’est développé au service de la vérité, et non seulement la nouvelle qu’il annonce n’est pas la bienvenue pour certaines forces, mais inspire leur active négation. Et, ainsi, nous éprouvons aussi la menace. Chacun de nous l’éprouve là où sont ses points faibles – en ce sens, ces pressions adverses sont bien utiles pour identifier et souligner les progrès à faire ; cela devient pénible lorsque c’est le corps qui est assailli. Et ce sont les mêmes énergies qui tentent activement de réduire l’humanité à une masse soumise. C es jours derniers, l’assaut s’est aiguisé et nous pouvons distinguer aisément les signes de tension en chacun de nous, alors même que nous avons soin de n’en rien laisser affecter les

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