Savitri - Book Two - Canto 8

BOOK TWO - The Book of the Traveller of the Worlds

LIVRE DEUX – Le Livre du Voyageur des Mondes

Canto Eight - The World of Falsehood, the Mother of Evil and the Sons of Darkness

Chant Huit – Le Monde du Mensonge, la Mère du Mal et les Fils des Ténèbres

Then could he see the hidden heart of Night: The labour of its stark unconsciousness Revealed the endless terrible Inane. A spiritless blank Infinity was there; A Nature that denied the eternal Truth In the vain braggart freedom of its thought Hoped to abolish God and reign alone. There was no sovereign Guest, no witness Light; Unhelped it would create its own bleak world. Its large blind eyes looked out on demon acts, Its deaf ears heard the untruth its dumb lips spoke; Its huge misguided fancy took vast shapes, Its mindless sentience quivered with fierce conceits; The Anarchs of the formless depths arose, Great Titan beings and demoniac powers, World-egos racked with lust and thought and will, Vast minds and lives without a spirit within: Impatient architects of error's house, Leaders of the cosmic ignorance and unrest And sponsors of sorrow and mortality Embodied the dark Ideas of the Abyss. A shadow substance into emptiness came, Dim forms were born in the unthinking Void And eddies met and made an adverse Space In whose black folds Being imagined Hell. Engendering a brute principle of life Evil and pain begot a monstrous soul.

Alors put-il voir le coeur caché de la Nuit. Le labeur de son inconscience absolue Révéla l’Inanité, terrible, perpétuelle. Une Infinité nulle, sans esprit, était là ; Une Nature qui niait la Vérité Dans sa vaine vantardise de libre pensée Espérait abolir Dieu et seule régner. Sans Hôte souverain, sans Lumière témoin, Sans aide elle voulait créer son monde insensé. Ses grands yeux aveugles contemplaient des horreurs, Sourde et muette elle entendait ses lèvres mentir ; Sa sombre fantaisie prenait de vastes aspects, Inepte elle tremblait de violentes ambitions ; Engendrant un principe grossier d’existence, Le mal et la douleur conçurent un monstre. Des fonds informes les Anarques surgirent, Grands êtres titaniques et pouvoirs infernaux, Vastes ego torturés de vouloir et d’envie, Enormes entités sans personne au-dedans : Impatients architectes du logis de l’erreur, Meneurs de l’ignorance et du trouble cosmiques Et garants du malheur et de la mortalité Donnaient corps aux obscures Idées de l’Abysse. Une ombre de substance pénétra cette absence, Des formes imprécises naquirent dans le Vide Et ces remous composèrent un Espace adverse : Dans ses replis l’Etre imagina l’Enfer.

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