Savitri - Book Two - Canto 8

Into the abysmal secrecy he came Where darkness peers from her mattress, grey and nude, And stood on the last locked subconscient's floor Where Being slept unconscious of its thoughts And built the world not knowing what it built. There waiting its hour the future lay unknown, There is the record of the vanished stars. There in the slumber of the cosmic Will He saw the secret key of Nature's change. A light was with him, an invisible hand Was laid upon the error and the pain Till it became a quivering ecstasy, The shock of sweetness of an arm's embrace. He saw in Night the Eternal's shadowy veil, Knew death for a cellar of the house of life, In destruction felt creation's hasty pace, Knew loss as the price of a celestial gain And hell as a short cut to heaven's gates. Then in Illusion's occult factory And in the Inconscient's magic printing-house Torn were the formats of the primal Night And shattered the stereotypes of Ignorance. Alive, breathing a deep spiritual breath, Nature expunged her stiff mechanical code And the articles of the bound soul's contract, Falsehood gave back to Truth her tortured shape. Annulled were the tables of the law of Pain, And in their place grew luminous characters. The skilful Penman's unseen finger wrote His swift intuitive calligraphy;

Il parvint au cœur secret de l’abysse où l’Ombre, Grise et nue sur son matelas, observe tout, Et se tint sur le sol du dernier subconscient Où l’Etre dormait inconscient de ses pensées Et construisait le monde sans le savoir. Là, attendant l’heure, l’avenir gisait inconnu, Là est le registre des étoiles disparues. Là, dans le sommeil de la Volonté cosmique, Il vit la clé secrète du changement. Une lumière était avec lui, une main Etait posée sur l’erreur et la peine Jusqu’à devenir une extase tremblante, Le choc de douceur d’un bras qui étreint. Il vit en la Nuit le voile de l’Eternel, En la mort un cellier dans la maison de la vie, En la destruction la hâte de la création, En la perte le prix d’un gain supérieur Et en l’enfer un raccourci aux portes du ciel. Alors, dans la fabrique occulte de l’Illusion Et l’imprimerie magique de l’Inconscient, Les formats de l’ancienne Nuit furent arrachés, Fracassés les stéréotypes de l’Ignorance. Vivante, respirant un profond souffle spirituel, La Nature effaça son code mécanique Et les termes du contrat qui liait l’âme, Le Mensonge rendit sa forme à la Vérité. Les tables de la loi de Douleur annulées, Les remplacèrent de lumineux caractères. Le doigt invisible de l’habile Ecrivain Traça sa rapide calligraphie intuitive ;

14

Made with FlippingBook - Online magazine maker