Savitri - Book Two - Canto 7
A vague and lurking Presence everywhere, A contrary Doom that threatens all things made, A Death figuring as the dark seed of life, Seemed to engender and to slay the world. Then from the sombre mystery of the gulfs And from the hollow bosom of the Mask Something crept forth that seemed a shapeless Thought. A fatal Influence upon creatures stole Whose lethal touch pursued the immortal spirit, On life was laid the haunting finger of death And overcast with error, grief and pain The soul's native will for truth and joy and light. A deformation coiled that claimed to be The being's very turn, Nature's true drive. A hostile and perverting Mind at work In every corner ensconced of conscious life Corrupted Truth with her own formulas; Interceptor of the listening of the soul, Afflicting knowledge with the hue of doubt It captured the oracles of the occult gods, Effaced the signposts of Life's pilgrimage, Cancelled the firm rock-edicts graved by Time, And on the foundations of the cosmic Law Erected its bronze pylons of misrule. Even Light and Love by that cloaked danger's spell Turned from the brilliant nature of the gods To fallen angels and misleading suns, Became themselves a danger and a charm, A perverse sweetness, heaven-born malefice: Its power could deform divinest things. A wind of sorrow breathed upon the world; All thought with falsehood was besieged, all act
Une vague Présence tapie en tous lieux, Un Sort contraire qui menace tout ce qui est, Une Mort figurant la semence de la vie, Semblait engendrer et détruire le monde. Alors, du sombre mystère des abîmes Et du sein vide du Masque, quelque chose Se mit à ramper, comme une Pensée informe. De tous une Influence fatale s’approcha Dont le toucher létal suivit l’esprit immortel ; Sur la vie se posa le doigt spectral de la mort Et l’erreur, la peine et la douleur assombrirent L’élan de l’âme pour la vérité et la joie. Une déformation s’enroula qui prétendait Exprimer la nature véritable des choses. Un Mental hostile et pervers à l’œuvre Dans chaque recoin d’existence consciente, Corrompit la Vérité par ses propres formules Et, interceptant l’écoute de l’âme, affligea La connaissance d’une teinte de doute, Captura les oracles des dieux occultes, Effaça les signaux du pèlerinage, Annula les édits gravés par le Temps Et, sur les fondations de la Loi cosmique, Erigea les pylônes de bronze de son règne. Même l’Amour et la Lumière, par ce sortilège Changés de la nature brillante des dieux En anges déchus et en astres trompeurs, Devinrent alors un danger et un charme, Une douceur vicieuse, un maléfice du ciel : Ce pouvoir déformait les choses les plus divines. Un vent de malheur soufflait sur le monde ; Toute pensée était assiégée par le mensonge,
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