Savitri - Book Two - Canto 7

Moblike they stoned a neighbour caught in sin. A pragmatist judge within passed false decrees, Posed worst iniquities on equity's base, Reasoned ill actions just, sanctioned the scale Of the merchant ego's interest and desire. Thus was a balance kept, the world could live. A zealot fervour pushed their ruthless cults, All faith not theirs bled scourged as heresy; They questioned, captived, tortured, burned or smote And forced the soul to abandon right or die. Amid her clashing creeds and warring sects Religion sat upon a blood-stained throne. A hundred tyrannies oppressed and slew And founded unity upon fraud and force. Only what seemed was prized as real there: The ideal was a cynic ridicule's butt; Hooted by the crowd, mocked by enlightened wits, Spiritual seeking wandered outcasted,— A dreamer's self-deceiving web of thought Or mad chimaera deemed or hypocrite's fake, Its passionate instinct trailed through minds obscure Here must the traveller of the upward Way— For daring Hell's kingdoms winds the heavenly route— Pause or pass slowly through that perilous space, A prayer upon his lips and the great Name. If probed not all discernment's keen spear-point, He might stumble into falsity's endless net. Over his shoulder often he must look back Like one who feels on his neck an enemy's breath; Lost in the circuits of the Ignorance. A lie was there the truth and truth a lie.

Leur foule lapidait un voisin pris en faute. Un juge intérieur pragmatique, par de faux édits, Basait sur l’équité les pires injustices, Déraisonnait l’acte droit, sanctionnait la mesure De l’intérêt et du désir de l’ego marchand. Ainsi un ordre était sauf, le monde pouvait vivre. Une ferveur fanatique animait leurs cultes, Toute foi étrangère était châtiée d’hérétique ; Ils capturaient, torturaient, brûlaient et frappaient, Forçant l’âme à abandonner le droit ou périr. Parmi ses croyances rivales, ses sectes en guerre, La Religion siégeait sur un trône ensanglanté. Mille tyrannies opprimaient et massacraient Et fondaient l’unité sur la fraude et la force. Seule l’apparence était prisée comme réelle : Le cynique ridiculisait l’idéal ; Huée par la foule, raillée par les gens cultivés, La quête spirituelle était bannie et proscrite, - Qualifiée de toile illusoire d’un rêveur, De folle chimère ou de trucage d’hypocrite, Son instinct passionné s’effaçait de ces esprits Obscurs, égarés dans les circuits de l’Ignorance. Un mensonge y était vrai et le vrai un mensonge. Ici doit le voyageur de la Voie ascendante – Car la route qui mène au ciel traverse l’Enfer – Faire halte, ou lentement franchir ce péril, Une prière sur ses lèvres et le grand Nom. Sans la pointe aiguisée d’un entier discernement Il pourrait trébucher dans le filet du mensonge. Par-dessus son épaule il doit souvent regarder Tel celui qui sent sur sa nuque un souffle ennemi ;

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