Savitri - Book Two - Canto 5
Life is the same in insect, ape and man, Its stuff unchanged, its way the common route. If new designs, if richer details grow And thought is added and more tangled cares, If little by little it wears a brighter face, Still even in man the plot is mean and poor. A gross content prolongs his fallen state; His small successes are failures of the soul, His little pleasures punctuate frequent griefs: Hardship and toil are the heavy price he pays For the right to live and his last wages death. An inertia sunk towards inconscience, A sleep that imitates death is his repose. A puny splendour of creative force Is made his spur to fragile human works Which yet outlast their brief creator's breath. He dreams sometimes of the revels of the gods And sees the Dionysian gesture pass,— A leonine greatness that would tear his soul If through his failing limbs and fainting heart The sweet and joyful mighty madness swept: Trivial amusements stimulate and waste The energy given to him to grow and be. His little hour is spent in little things. A brief companionship with many jars, A little love and jealousy and hate, A touch of friendship mid indifferent crowds Draw his heart-plan on life's diminutive map. If something great awakes, too frail his pitch To reveal its zenith tension of delight, His thought to eternise its ephemeral soar, Art's brilliant gleam is a pastime for his eyes,
Insecte, singe ou humaine, la vie est la même, Sa substance inchangée, sa voie la seule route. Si des modèles plus détaillés se développent, S’ajoutent la pensée et des soucis plus complexes, Si, petit à petit, son visage s’éclaire, Même en l’homme l’intrigue demeure pitoyable. Un contenu grossier prolonge sa déchéance ; Ses petits succès sont des défaites de l’âme, Ses petits plaisirs ponctuent ses fréquents chagrins : Labeur et privation sont le lourd prix qu’il paye Pour le droit de vivre et son dernier salaire la mort. Une inertie qui sombre vers l’inconscience, Un sommeil qui imite la mort est son repos. Une pâle splendeur de force créative L’éperonne à de fragiles réalisations Qui pourtant survivent à son propre souffle. Il rêve parfois des réjouissances des dieux Et regarde passer la geste Dionysienne, - Force léonine qui déchirerait son âme Si dans son coeur et ses membres trop faibles Descendait la grande et douce et joyeuse folie. Des amusements triviaux stimulent et gaspillent L’énergie qui lui est donnée pour être et grandir. Sa petite heure est dépensée en petites choses. Une brève camaraderie, beaucoup de heurts, Un peu d’amour, et de jalousie et de haine, Un goût d’amitié dans des foules indifférentes, Tracent son cœur sur le plan réducteur de la vie. Si quelque chose de grand s’éveille, trop frêles Son timbre pour ces accents de joie et sa pensée Pour éterniser cet essor éphémère, - l’éclat De l’art est un passe-temps à ses yeux, le charme
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