Savitri - Book Two - Canto 5

And lit with the idea her blinded urge. On her mass of impulses, her reflex acts, On the Inconscient's pushed or guided drift And mystery of unthinking accurate steps She stuck the specious image of a self, A living idol of disfigured spirit;

Et éclaira de l’idée son besoin aveuglé. Sur la masse de ses impulsions et réflexes, Sur la dérive, poussée ou guidée, de l’Inconscient Et l’exactitude mystérieuse de ses pas Elle appliqua l’image spécieuse d’un soi, L’idole vivante d’un esprit défiguré ; Aux actes de la Matière elle imposa des lois, Créa un corps pensant de cellules chimiques Et forma, d’une force contrainte, une personne. Etre ce qu’elle n’était pas l’enflamma : Vers un haut Inconnu elle tourna son espoir ; En bas fut senti le souffle de l’Un et Suprême. Une brèche s’ouvrit à des sphères supérieures Et des ombres colorées vinrent enluminer Le passage au sol de figures immortelles ; Un vif éclat céleste parfois pouvait venir ; Le rayon de l’âme sur le cœur et la chair Semblait toucher de lumière idéale La substance même de nos rêves terrestres. Un fragile amour humain qui ne pouvait durer, Phalène de l’ego pour porter l’ange de l’âme, Apparaissait, un éclat de courte durée Qu’éteignait le moindre souffle du Temps ; La joie, oubliant la mortalité un moment, Une rare visiteuse bientôt repartie, Rendait toutes choses belles pour une heure - Espoirs qui trop vite ternissent et se fanent, Passions flamboyantes qui retombent en cendres, Embrasant brièvement la terre ordinaire. Une petite créature insignifiante Visitée, soulevée par un Pouvoir inconnu,

On Matter's acts she imposed a patterned law; She made a thinking body from chemic cells And moulded a being out of a driven force. To be what she was not inflamed her hope: She turned her dream towards some high Unknown; A breath was felt below of One supreme. An opening looked up to spheres above And coloured shadows limned on mortal ground The passing figures of immortal things; A quick celestial flash could sometimes come: The illumined soul-ray fell on heart and flesh And touched with semblances of ideal light The stuff of which our earthly dreams are made. A fragile human love that could not last, Ego's moth-wings to lift the seraph soul, Appeared, a surface glamour of brief date Extinguished by a scanty breath of Time; Joy that forgot mortality for a while Came, a rare visitor who left betimes, And made all things seem beautiful for an hour, Hopes that soon fade to drab realities And passions that crumble to ashes while they blaze Kindled the common earth with their brief flame. A creature insignificant and small Visited, uplifted by an unknown Power,

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