Savitri - Book Two - Canto 3

Poured smiling streams of happiness through the world. There reigned a breath of high immune content, A fortunate gait of days in tranquil air, A flood of universal love and peace. A sovereignty of tireless sweetness lived Like a song of pleasure on the lips of Time. A large spontaneous order freed the will, A sun-frank winging of the soul to bliss, The breadth and greatness of the unfettered act And the swift fire-heart's golden liberty. There was no falsehood of soul-severance, There came no crookedness of thought or word To rob creation of its native truth; All was sincerity and natural force. There freedom was sole rule and highest law. In a happy series climbed or plunged these worlds: In realms of curious beauty and surprise, In fields of grandeur and of titan power, Life played at ease with her immense desires. A thousand Edens she could build nor pause; No bound was set to her greatness and to her grace And to her heavenly variety. Awake with a cry and stir of numberless souls, Arisen from the breast of some deep Infinite, Smiling like a new-born child at love and hope, In her nature housing the Immortal's power, In her bosom bearing the eternal Will, No guide she needed but her luminous heart: No fall debased the godhead of her steps, No alien Night had come to blind her eyes. There was no use for grudging ring or fence;

Versait dans le monde des rivières souriantes. Il régnait le souffle d’un haut contentement, Une allure de jours fortunés dans un air tranquille, Un flot constant de paix et d’amour universels. C’était une souveraineté de douceur, Comme une mélodie sur les lèvres du Temps. L’ampleur et grandeur de l’acte libre d’entraves Et l’aise dorée d’un cœur ardent comme le feu. Aucun mensonge de l’âme séparée, Nulle torsion de la pensée ou de la parole Ne dérobait à la création sa vérité ; Tout était sincérité et force naturelle. La liberté était la règle et la loi suprême. Ainsi montait ou plongeait la série de ces mondes : En des régions de surprise, de curieuse beauté, Des champs de grandeur et de pouvoir titanique, Nulle limite n’était fixée à sa grâce, A son éminence et sa divine variété. Avec un cri et mouvement d’âmes sans nombre, Naissant de la poitrine d’un profond Infini, Un nouveau-né souriant à l’amour et l’espoir, Abritant dans sa nature le pouvoir du Sans-mort Et dans son sein la Volonté éternelle, son coeur Lumineux lui était le seul guide nécessaire : Nulle déchéance n’avilissait sa démarche, Nulle Nuit étrangère n’était venue l’aveugler. Aucune réserve ou clôture n’était requise ; Un ordre spontané libérait la volonté Et l’essor direct de l’âme à la félicité, La Vie jouait à son aise avec ses désirs. Elle pouvait ainsi bâtir mille Paradis ;

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