Savitri - Book Two - Canto 3

A purer, fierier sense had there its home, A burning urge no earthly limbs can hold; One drew a large unburdened spacious breath And the heart sped from beat to rapturous beat. The voice of Time sang of the Immortal's joy; An inspiration and a lyric cry, The moments came with ecstasy on their wings; Beauty unimaginable moved heaven-bare Absolved from boundaries in the vasts of dream; The cry of the Birds of Wonder called from the skies To the deathless people of the shores of Light. Creation leaped straight from the hands of God; Marvel and rapture wandered in the ways. And Joy was king with Love for minister. The spirit's luminousness was bodied there. Life's contraries were lovers or natural friends And her extremes keen edges of harmony: Indulgence with a tender purity came And nursed the god on her maternal breast: There none was weak, so falsehood could not live; Ignorance was a thin shade protecting light, Only to be was a supreme delight, Life was a happy laughter of the soul Imagination the free-will of Truth, Pleasure a candidate for heaven's fire; The intellect was Beauty's worshipper, Strength was the slave of calm spiritual law, Power laid its head upon the breasts of Bliss. There were summit-glories inconceivable, Autonomies of Wisdom's still self-rule And high dependencies of her virgin sun,

Un sens plus pur et ardent avait là sa demeure, Un besoin trop brûlant pour des membres terrestres ; L’on y inspirait un ample souffle délivré Et le cœur y battait d’une ivresse à une autre. La voix du Temps chantait la joie de l’Immortel ; Une inspiration, un cri lyrique d’appel, Les instants portaient l’extase sur leurs ailes ; Une incroyable Beauté allait nue dans le ciel, Affranchie des frontières dans les vastes du rêve ; Le cri des Oiseaux de Merveille appelait Le peuple sans mort des rivages de Lumière. La création jaillissait droit des mains du Divin ; L’enchantement parcourait tous les chemins. Simplement d’exister était sublime plaisir, La vie était un heureux rire de l’âme Et la Joie était reine et l’Amour son ministre. La luminosité de l’esprit prenait corps. Les contraires étaient des amants ou des amis Et les extrêmes des tranchants d’harmonie ; L’indulgence, avec une tendre pureté Nourrissait le dieu à son sein maternel ; Nul n’était faible, et le mensonge ne pouvait vivre ; L’ignorance était une ombre protectrice, L’imagination le choix de la Vérité, Le plaisir un candidat pour la flamme d’en-haut ; L’intellect était l’adorateur de la Beauté, L’énergie l’esclave de la loi spirituelle ; Sur les seins de la Joie reposait le Pouvoir. Il y avait d’inconcevables sommets de gloire, Des autonomies du calme règne de la Sagesse, De hautes dépendances de son astre inviolé,

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