Savitri - Book Two - Canto 2

It dreams not ever of what might have been; Only in boundaries can this absolute live. In a supremeness bound to its own plan Where all was finished and no widths were left, No space for shadows of the immeasurable, No room for the incalculable's surprise, A captive of its own beauty and ecstasy, In a magic circle wrought the enchanted Might. The spirit stood back effaced behind its frame. Admired for the bright finality of its lines A blue horizon limited the soul; Thought moved in luminous facilities, The outer ideal's shallows its swim-range: Life in its boundaries lingered satisfied With the small happiness of the body's acts. Assigned as Force to a bound corner-Mind, Attached to the safe paucity of her room, She did her little works and played and slept And thought not of a greater work undone. Forgetful of her violent vast desires, Forgetful of the heights to which she rose, Her walk was fixed within a radiant groove. The beautiful body of a soul at ease, Like one who laughs in sweet and sunlit groves, Childlike she swung in her gold cradle of joy. The spaces' call reached not her charmed abode, She had no wings for wide and dangerous flight, She faced no peril of sky or of abyss, She knew no vistas and no mighty dreams, No yearning for her lost infinitudes.

Jamais elles ne songent à d’autres destins ; Cet absolu ne peut vivre que dans des limites. Dans une souveraineté liée à son plan Où tout était achevé et ne demeurait Nul espace pour des ombres de l’immesurable, Ou pour la surprise de l’incalculable, Une captive de sa propre extase et beauté, En un cercle magique oeuvrait la Force envoûtée. L’esprit s’effaçait derrière sa structure. Admiré pour la finalité de ses lignes, Un horizon bleu était la limite de l’âme ; De claires facilités s’offraient à la pensée, L’idéal extérieur était son étendue de nage : La Vie ainsi confinée s’attardait satisfaite Du petit bonheur des actes du corps. Assignée comme Force d’un recoin du Mental Et attachée à la modicité de sa place, Elle vaquait à ses besognes, jouait et dormait, Sans se soucier d’un plus grand oeuvre inaccompli. Oublieuse de ses violents et vastes désirs, Oublieuse des hauteurs qu’elle pouvait atteindre, Une ornière lumineuse traçait son parcours. Le corps de beauté d’une âme à son aise, Telle une enfant dans la douceur des bocages, Elle gloussait dans le berceau doré de sa joie. L’appel des espaces n’atteignait pas sa demeure, Elle n’avait plus d’ailes pour un vol dangereux, N’affrontait plus de péril, au ciel ni dans l’abysse, Ne connaissait plus de grands rêves puissants, Ni d’élan pour ses infinitudes perdues.

A perfect picture in a perfect frame,

Un tableau parfait dans un cadre impeccable,

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