Savitri - Book Two - Canto 14

And met at once the touch of other souls Close, blissful, concrete, wonderfully true.

Et rencontrait le toucher d’autres âmes, Bienheureux, concret, merveilleusement vrai.

As when one walks in sleep through luminous dreams And, conscious, knows the truth their figures mean, Here where reality was its own dream, He knew things by their soul and not their shape: As those who have lived long made one in love Need word nor sign for heart's reply to heart, He met and communed without bar of speech With beings unveiled by a material frame. There was a strange spiritual scenery, A loveliness of lakes and streams and hills, A flow, a fixity in a soul-space, And plains and valleys, stretches of soul-joy, And gardens that were flower-tracts of the spirit, Its meditations of tinged reverie. Air was the breath of a pure infinite. A fragrance wandered in a coloured haze As if the scent and hue of all sweet flowers Had mingled to copy heaven's atmosphere. Appealing to the soul and not the eye Beauty lived there at home in her own house,

Comme, endormi, l’on parcourt des songes lumineux Et reconnaît la vérité que leurs formes signent, Ici où le réel était son propre songe, Il reconnaissait les âmes, sans le besoin des formes : Comme ceux qui ont longtemps vécu unis d’amour Livrent leur cœur sans le besoin de mots ni de gestes, Il pouvait communier sans l’écart du langage Avec des êtres que ne voilait pas la matière. Il y avait d’étranges paysages d’esprit, Un charme de lacs, de ruisseaux et de collines, Un flot, une fixité dans un espace d’âme, Et des plaines, des vallées, des étendues de joie, Et des jardins et des champs des fleurs de l’esprit, Ses méditations et rêveries de couleur. L’air était le souffle d’un pur infini. Dans une brume irisée flottait une senteur Comme si les parfums de toutes les fleurs S’étaient mêlés pour reproduire le paradis. Attrayante pour l’âme et non pour les yeux, La Beauté vivait là dans sa propre demeure, Tout y était beau de son propre droit, Sans le besoin de la splendeur d’une robe. Tous les objets étaient des corps pour les Dieux,

There all was beautiful by its own right And needed not the splendour of a robe. All objects were like bodies of the Gods, A spirit symbol environing a soul, For world and self were one reality.

Un symbole d’esprit environnant une âme, Car l’être et le monde étaient une réalité.

Immersed in voiceless internatal trance The beings that once wore forms on earth sat there In shining chambers of spiritual sleep.

Immergés dans une transe internatale, les êtres Qui portèrent des formes sur terre, demeuraient là, En des chambres radiantes de sommeil spirituel.

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