Savitri - Book Two - Canto 13

But dead, once captured in fixed forms of mind, Aims puny but looming large in man's small scale, Flickers of imagination's brilliant gauze And cobweb-wrapped beliefs alive no more. The magic hut of built-up certitudes Made out of glittering dust and bright moonshine In which it shrines its image of the Real, Collapsed into the Nescience whence it rose. Only a gleam was there of symbol facts That shroud the mystery lurking in their glow, And falsehoods based on hidden realities By which they live until they fall from Time. Our mind is a house haunted by the slain past, Ideas soon mummified, ghosts of old truths, God's spontaneities tied with formal strings And packed into drawers of reason's trim bureau, A grave of great lost opportunities, Or an office for misuse of soul and life And all the waste man makes of heaven's gifts And all his squanderings of Nature's store, A stage for the comedy of Ignorance. The world seemed a long aeonic failure's scene: All sterile grew, no base was left secure. Assailed by the edge of the convicting beam The builder Reason lost her confidence In the successful sleight and turn of thought That makes the soul the prisoner of a phrase. Its highest wisdom was a brilliant guess, Its mighty structured science of the worlds A passing light on being's surfaces. There was nothing there but a schema drawn by sense,

Et meurent sitôt saisies en des formes mentales, Petits objectifs qui pour l’homme semblent larges, Moires du tulle chatoyant de l’imaginaire, Croyances poussiéreuses qui ont cessé de vivre. La hutte magique de certitudes construites, Débris rutilants et rayons de lune assemblés, Dans laquelle elle assied son image du Réel, S’effondra dans la Nescience de son origine. Il n’y avait plus qu’un éclat de faits symboliques Voilant le mystère que trahit leur lueur, Et des mensonges fondés sur des faits occultes Qui les font vivre jusqu’à leur chute du Temps. Notre maison mentale est hantée par le passé, Idées momifiées, spectres de vieilles vérités, Spontanéités de Dieu ficelées et rangées Dans les tiroirs du bureau soigné de la Raison, Une tombe pour des opportunités perdues, Ou un comptoir pour l’abus de l’âme et de la vie Et le gâchis que l’homme fait des dons du divin Et son gaspillage des réserves de la terre, Une estrade pour la comédie de l’Ignorance. Le monde semblait le lieu d’un échec éonien : Tout semblait stérile, aucune base n’était sûre. Assaillie par le fil du rayon condamnateur La Raison bâtisseuse perdit sa confiance Dans le succès de son adroit tour de pensée Qui rend l’âme la prisonnière d’une phrase. Sa plus haute sagesse n’était qu’une hypothèse, Et sa science des mondes, puissante et structurée, Une clarté qui passe à la surface de l’être. Il n’y avait rien qu’un schéma tracé par les sens,

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