Savitri - Book Two - Canto 12

And the spontaneous bliss that beauty gives, The lovely kingdoms of the deathless Rose. Above the spirit cased in mortal sense Are superconscious realms of heavenly peace, Below, the Inconscient's sullen dim abyss, Between, behind our life, the deathless Rose. Across the covert air the spirit breathes, A body of the cosmic beauty and joy Unseen, unguessed by the blind suffering world, Climbing from Nature's deep surrendered heart Here too its bud is born in human breasts; Then by a touch, a presence or a voice The world is turned into a temple ground And all discloses the unknown Beloved. In an outburst of heavenly joy and ease Life yields to the divinity within And gives the rapture-offering of its all, And the soul opens to felicity. A bliss is felt that never can wholly cease, A sudden mystery of secret Grace Flowers goldening our earth of red desire. All the high gods who hid their visages From the soiled passionate ritual of our hopes, Reveal their names and their undying powers. A fiery stillness wakes the slumbering cells, A passion of the flesh becoming spirit, And marvellously is fulfilled at last The miracle for which our life was made. A flame in a white voiceless cupola It blooms for ever at the feet of God, Fed by life's sacrificial mysteries.

Et la joie spontanée que donne la beauté, Les royaumes exquis de la Rose sans mort. Au-dessus de l’esprit dans sa gaine mortelle Sont des domaines de paix supraconsciente, Au-dessous, la sinistre abysse de l’Inconscient, Au milieu, derrière la vie, la Rose sans mort. Dans l’air occulte que respire l’esprit, Un corps de la joie et la beauté de l’univers, Invisible, insoupçonné du monde souffrant, S’élevant du cœur offert de la Nature Elle s’épanouit à jamais aux pieds du Suprême, Nourrie par les sacrifices secrets de la vie. Dans nos poitrines aussi peut-elle éclore ; Alors par un toucher, une présence, une voix L’univers est changé en un sanctuaire Et tout révèle l’inconnu Bien Aimé. Dans un jaillissement d’aise et de joie La vie se livre à la divinité intérieure Et fait l’offrande de tout ce qu’elle est, Et l’âme s’ouvre à une félicité Qui ne pourra jamais cesser tout à fait, Le mystère fleurit d’une Grâce secrète Mêlant son or au rouge désir de la terre. Tous les hauts dieux qui cachaient leurs visages Du rituel souillé de nos violents espoirs, Dévoilent leurs noms et pouvoirs impérissables. Une calme ferveur éveille alors les cellules, Une passion de la chair devenant esprit, Et merveilleusement s’accomplit enfin Le miracle pour lequel notre vie fut créée. Dans une coupole blanche et muette une flamme

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