Savitri - Book Two - Canto 10
And ever repeating old familiar acts, It lives content with the common and the known. It loves the old ground that was its dwelling-place: Abhorring change as an audacious sin, Distrustful of each new discovery Only it advances step by careful step And fears as if a deadly abyss the unknown. A prudent treasurer of its ignorance, It shrinks from adventure, blinks at glorious hope, Preferring a safe foothold upon things To the dangerous joy of wideness and of height. The world's slow impressions on its labouring mind, Tardy imprints almost indelible, Increase their value by their poverty; The old sure memories are its capital stock: Only what sense can grasp seems absolute: External fact it figures as sole truth, Wisdom identifies with the earthward look, And things long known and actions always done Are to its clinging hold a balustrade Of safety on the perilous stair of Time. Heaven's trust to it are the established ancient ways, Immutable laws man has no right to change, A sacred legacy from the great dead past Or the one road that God has made for life, A firm shape of Nature never to be changed, Part of the huge routine of the universe. A smile from the Preserver of the Worlds Sent down of old this guardian Mind to earth That all might stand in their fixed changeless type And from their secular posture never move. One sees it circling faithful to its task,
Et répétant toujours de vieux actes coutumiers, Il vit satisfait de l’ordinaire et du connu. Il aime le vieux terrain qui fut son logis : Abhorrant le changement comme un pêché d’audace, Et méfiant de toute découverte nouvelle, Il n’avance que de pas en pas circonspect Et redoute l’inconnu comme une abysse. Un prudent trésorier de sa propre ignorance, Répugnant à l’aventure, esquivant tout espoir, Il préfère un sûr point d’appui sur les choses A la joie dangereuse de l’ample et du haut. Le monde laisse sur son esprit laborieux Des empreintes tardives presque indélébiles, Qui accroissent leur valeur par leur pauvreté ; Les vieux souvenirs constituent son capital ; Ne semble absolu que ce que saisissent les sens : Il considère comme seul vrai le fait externe, Identifie la sagesse au regard terrien, Et les choses longtemps sues, les actes bien connus, Sont pour lui une balustrade où s’accrocher Sur les périlleuses marches du Temps. Le Ciel lui a confié les voies longtemps établies, Lois immuables que nul n’a le droit de changer, Un héritage sacré du grand passé défunt Ou l’unique route que Dieu créa pour la vie, Un sourire de Celui qui Préserve les Mondes Jadis envoya ce gardien Mental à la terre Pour que tous se tiennent dans leur type invariable Et jamais ne quittent leur posture séculaire. On le voit circuler fidèle à sa tâche Un état naturel qui ne peut être changé Et part de l’énorme routine de l’univers.
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