Savitri - Book Three - Canto 3

There he divined rather than saw or felt, Far off upon the rim of consciousness, Transient and frail this little whirling globe And on it left like a lost dream's vain mould, A fragile copy of the spirit's shell, His body gathered into mystic sleep. A foreign shape it seemed, a mythic shade. Alien now seemed that dim far universe, Self and eternity alone were true.

Et il devinait, plutôt qu’il ne sentait, Très loin, à la lisière de la conscience, Frêle et transitoire, ce petit globe tournoyant Et, dessus, comme le moule d’un rêve oublié, Fragile copie de la coquille de l’esprit, Son corps, rassemblé dans une transe mystique - Presque une forme étrangère, une ombre mythique. Etrange lui semblait maintenant cet univers, Le Soi et l’éternité seuls étaient vrais. Alors monta la mémoire des plans en travail, Lui portant un cri de choses autrefois chéries, Et au cri, comme à son propre appel égaré, Un rayon répondit de l’occulte Suprême. Car même là demeure l’Un, illimité - Méconnaissable à sa propre perception, Encore submergé dans ses propres ténèbres, Soutenant l’unité inconsciente du monde, Dissimulant l’omnipotence de sa Force, Dissimulant l’omniscience de son Ame ; Agent de sa propre Volonté transcendante, Il plonge la connaissance dans l’inconscient ; Acceptant l’erreur, la peine, la mort et la douleur, Il paie la rançon de la Nuit ignorante, Rachetant la Nature avec sa propre substance. Conscient, il sut pourquoi son âme était allée Dans l’obscurité passionnée de la terre Partager le labeur d’une Puissance errante Caché dans la multitude de la Matière. Cette graine semée dans l’Indéterminé Renonce à la gloire de sa divinité,

Then memory climbed to him from the striving planes Bringing a cry from once-loved cherished things, And to the cry as to its own lost call A ray replied from the occult Supreme. For even there the boundless Oneness dwells. To its own sight unrecognisable, It lived still sunk in its own tenebrous seas, Upholding the world's inconscient unity Hidden in Matter's insentient multitude. This seed-self sown in the Indeterminate Forfeits its glory of divinity, Concealing the omnipotence of its Force, Concealing the omniscience of its Soul; An agent of its own transcendent Will, It merges knowledge in the inconscient deep; Accepting error, sorrow, death and pain, It pays the ransom of the ignorant Night, Redeeming by its substance Nature's fall. Himself he knew and why his soul had gone Into earth's passionate obscurity To share the labour of an errant Power

17

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online