Savitri - Book Ten - Canto 4
And slowly emerges in its hollow breast Wearing the mind's mask of bright Ignorance. Thou art my shadow and my instrument. I have given thee thy awful shape of dread And thy sharp sword of terror and grief and pain To force the soul of man to struggle for light On the brevity of his half-conscious days. Thou art his spur to greatness in his works, The whip to his yearning for eternal bliss, His poignant need of immortality. Live, Death, awhile, be still my instrument. One day man too shall know thy fathomless heart Of silence and the brooding peace of Night And grave obedience to eternal Law And the calm inflexible pity in thy gaze. But now, O timeless Mightiness, stand aside And leave the path of my incarnate Force. Relieve the radiant God from thy black mask: Release the soul of the world called Satyavan Freed from thy clutch of pain and ignorance That he may stand master of life and fate, Man's representative in the house of God, The mate of Wisdom and the spouse of Light, The eternal bridegroom of the eternal bride.” She spoke; Death unconvinced resisted still, Although he knew refusing still to know, Although he saw refusing still to see. Unshakable he stood claiming his right. His spirit bowed; his will obeyed the law Of its own nature binding even on Gods. The Two opposed each other face to face.
Et lentement émerge dans sa poitrine creuse Portant son masque mental de brillante ignorance ! Tu es mon ombre et tu es mon instrument. Je t’ai donné ton horrible forme d’épouvante Et ton glaive de terreur, de douleur et de peine Pour forcer l’âme humaine à lutter vers le jour Dans sa brève existence à demi consciente. Tu es son éperon à la grandeur dans ses œuvres, Le fouet qui l’élance vers la joie éternelle, Son intense et profond besoin d’immortalité. O Mort, sois encore, quelque temps, mon instrument. Un jour l’homme aussi connaîtra ton cœur insondable De silence et l’immense paix de la Nuit Et ta grave obéissance à la Loi éternelle Et la calme pitié inflexible dans tes yeux. Mais maintenant, O Puissance, écarte-toi Et quitte le chemin de ma Force incarnée. Délivre le Dieu radiant de ton masque noir : Relâche l’âme du monde nommée Satyavan, Libérée de ta poigne de douleur ignorante, Qu’il puisse maîtriser le destin et la vie, Représentant de l’homme dans la maison de Dieu, Compagnon de la Sagesse, époux de la Lumière, L’éternel promis de la promise éternelle. » Elle se tut ; la Mort doutait encore, Bien qu’il sût, refusant encore de savoir, Bien qu’il vît, refusant encore de voir. Inébranlable il revendiquait son droit. Son esprit s’inclinait, sa force suivait la loi De sa propre nature, qui contraint même les Dieux. Les Deux s’opposèrent l’un à l’autre, face à face.
30
Made with FlippingBook - Online magazine maker