Savitri - Book Ten - Canto 4

The white head and black tail of the mystic drake, The swift and the lame foot, wing strong, wing broken Sustaining the body of the uncertain world, A great surreal dragon in the skies. Too dangerously thy high proud truth must live Entangled in Matter's mortal littleness. All in this world is true, yet all is false: Its thoughts into an eternal cipher run, Its deeds swell to Time's rounded zero sum. Thus man at once is animal and god, A disparate enigma of God's make Unable to free the Godhead's form within, A being less than himself, yet something more, The aspiring animal, the frustrate god Yet neither beast nor deity but man, But man tied to the kind earth's labour strives to exceed Climbing the stairs of God to higher things. Objects are seemings and none knows their truth, Ideas are guesses of an ignorant god. But reason is poised above a dim abyss And stands at last upon a plank of doubt. Eternal truth lives not with mortal men. Or if she dwells within thy mortal heart, Show me the body of the living Truth Or draw for me the outline of her face That I too may obey and worship her. Then will I give thee back thy Satyavan. But here are only facts and steel-bound Law. This truth I know that Satyavan is dead And even thy sweetness cannot lure him back. Truth has no home in earth's irrational breast: Yet without reason life is a tangle of dreams,

La tête blanche et la queue noire du malard, Pied vif et pied boiteux, aile forte, aile brisée Soutenant le corps de ce monde incertain, Un grand dragon surréel dans le firmament. Trop grand est le risque pour ta fière vérité, Enchevêtrée dans la petitesse des mortels. Tout est vrai dans ce monde, et tout y est faux : Ses pensées s’achèvent dans un chiffre nul, Le zéro du Temps est la somme de ses actes. Ainsi l’homme est-il animal et dieu à la fois, Enigme disparate de facture divine Incapable de libérer la forme intérieure, Un être moins que lui-même et pourtant davantage, L’animal aspirant et le dieu frustré, pourtant Ni bête ni déité mais homme, homme lié Au genre que le labeur de la terre s’efforce De surpasser en montant les marches de Dieu. Les objets sont des semblances, nul ne sait ce qu’ils sont, Les idées, des conjectures d’un dieu ignorant. Le Vrai ne peut vivre dans ce monde irrationnel : La vie, sans la raison, est une cohue de rêves, Mais la raison vacille au-dessus d’un abysse

Et seule la retient une planche de doute. La vérité ne peut vivre avec des mortels. Ou, si elle réside dans ton cœur périssable, Alors tu dois me montrer son corps vivant Ou me dessiner le contour de son visage, Que je puisse aussi lui obéir et l’adorer. Alors sûrement te rendrai-je ton Satyavan. Mais ne sont ici que des faits, et la Loi d’acier. Cette vérité je sais, que Satyavan est mort : Même ta douceur ne peut le faire revenir.

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