Savitri - Book Ten - Canto 3

Locking like lovers in a forbidden embrace The quarrel of their lost identity, Through this wrestle and wrangle of the extremes of Power Earth's million roads struggled towards deity. All stumbled on behind a stumbling Guide, Yet every stumble is a needed pace On unknown routes to an unknowable goal. All blundered and straggled towards the One Divine. As if transmuted by a titan spell The eternal Powers assumed a dubious face: Idols of an oblique divinity, They wore the heads of animal or troll, Assumed ears of the faun, the satyr's hoof, Or harboured the demoniac in their gaze: A crooked maze they made of thinking mind, They suffered a metamorphosis of the heart, Admitting bacchant revellers from the Night On the highways, in the gardens of the world They wallowed oblivious of their divine parts, As drunkards of a dire Circean wine Or a child who sprawls and sports in Nature's mire. Even wisdom, hewer of the roads of God, Is a partner in the deep disastrous game: Lost is the pilgrim's wallet and the scrip, She fails to read the map and watch the star. A poor self-righteous virtue is her stock And reason's pragmatic grope or abstract sight, Or the technique of a brief hour's success She teaches, an usher in utility's school. On the ocean surface of vast Consciousness Into its sanctuary of delights, As in a Dionysian masquerade.

Serrant tels des amants en une étreinte interdite La querelle de leur identité perdue, A travers cette lutte et dispute des extrêmes La Terre fraya au divin ses millions de routes. Tout suivit, vacillant, un Guide chancelant, Et pourtant chaque faux-pas est aussi nécessaire Sur des voies inconnues à un but inconnaissable, Une débandade trébuchante vers l’Un. Comme envoûtés par le sortilège d’un titan Les Pouvoirs éternels prirent un autre visage : Idoles d’une divinité oblique, Ils prirent des têtes d’animal ou de lutin, Les oreilles du faune, le sabot du satyre, Abritèrent le démoniaque dans leurs yeux : Du mental ils firent un dédale tortueux, Et subirent une métamorphose du cœur, Laissant entrer les débauchés de la Nuit Jusque dans le sanctuaire de ses plaisirs, Comme en une mascarade Dionysiaque. Sur les artères du monde et dans ses jardins Ils se vautrèrent, oublieux de leurs parties divines, Tels des ivrognes d’un sinistre vin Circéen Ou comme un enfant qui se roule et joue dans la fange. Même la sagesse, ouvreuse des routes de Dieu, Est une partenaire dans le jeu désastreux ; La pèlerine a perdu bourse et besace

Et ne peut lire la carte, ni observer l’étoile. Une pauvre vertu pharisaïque est son fonds, Et la raison pragmatique ou la vue abstraite, Ou bien elle enseigne la technique du succès, Une pionne dans l’école de l’utilité. Sur la surface océane de la Conscience

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