Savitri - Book Ten - Canto 2

How can the heavens come down to unhappy earth Or the eternal lodge in drifting time? How shall the Ideal tread earth's dolorous soil Where life is only a labour and a hope, A child of Matter and by Matter fed, A fire flaming low in Nature's grate, A wave that breaks upon a shore in Time, A journey's toilsome trudge with death for goal? The Avatars have lived and died in vain, Vain was the sage's thought, the prophet's voice; In vain is seen the shining upward Way. Earth lies unchanged beneath the circling sun; She loves her fall and no omnipotence Her mortal imperfections can erase, Force on man's crooked ignorance Heaven's straight line

Comment les cieux descendraient-ils à la pauvre terre Ou l’éternel se logerait-il dans les années ? Comment l’Idéal foulerait-il ce sol blessant Où la vie n’est qu’un labeur et une espérance, Enfant de la Matière nourrie par la Matière, Un feu trop bas dans le foyer de la Nature, Une lame qui se brise sur un rivage, Un pénible périple dont la mort est le but ? Les Avatars ont vécu et péri vainement, Vaine fut la pensée du sage, la voix du prophète, Vainement resplendit la Voie ascendante. La terre demeure inchangée sous le soleil ; Elle aime sa déchéance et nulle omnipotence Ne peut effacer ses imperfections ou forcer Sur l’humaine perversité la ligne du Ciel, Ni coloniser par les dieux un monde de mort. O voyageuse dans le chariot du Soleil, Haute prêtresse dans ton sanctuaire imaginaire Qui, par ta magie dans la maison de la terre, Rends culte à l’idéal et à l’amour éternel, Qu’est donc cet amour que ta pensée a déifié, Cette légende sacrée et ce mythe immortel ? Ce n’est qu’un désir conscient de ta chair, Une glorieuse consumation de tes nerfs, La rose d’un songe splendide ornant ton mental, Une grande extase rouge torturant ton cœur. Une soudaine transfiguration de tes jours, L’amour passe et le monde est comme avant. Un ravissement de tendresse et de douleur, Son intensité le fait paraître divin, Un pont d’or sur le grondement des années, Une corde te reliant à l’éternité.

Or colonise a world of death with gods. O traveller in the chariot of the Sun, High priestess in thy holy fancy's shrine Who with a magic ritual in earth's house Worshippest ideal and eternal love, What is this love thy thought has deified, This sacred legend and immortal myth? It is a conscious yearning of thy flesh, It is a glorious burning of thy nerves, A rose of dream-splendour petalling thy mind, A great red rapture and torture of thy heart. A sudden transfiguration of thy days, It passes and the world is as before. A ravishing edge of sweetness and of pain, A thrill in its yearning makes it seem divine, A golden bridge across the roar of the years, A cord tying thee to eternity.

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