Savitri - Book Six - Canto 2

Inspiring Matter with the will to live, A thousand ills assail the mortal's hours And wear away the natural joy of life; Our bodies are an engine cunningly made, But for all its parts as cunningly are planned, Contrived ingeniously with demon skill, Its apt inevitable heritage Of mortal danger and peculiar pain, Its payment of the tax of Time and Fate, Its way to suffer and its way to die. This is the ransom of our high estate, The sign and stamp of our humanity. A grisly company of maladies Come, licensed lodgers, into man's bodily house, Ambushed they lie waiting their hour to leap, Surrounding with danger the sieged city of life: Admitted into the citadel of man's days They mine his force and maim or suddenly kill. Ourselves within us lethal forces nurse; We make of our own enemies our guests: Out of their holes like beasts they creep and gnaw The chords of the divine musician's lyre Till frayed and thin the music dies away Or crashing snaps with a last tragic note. All that we are is like a fort beset: All that we strive to be alters like a dream In the grey sleep of Matter's ignorance. Mind suffers lamed by the world's disharmony And the unloveliness of human things. Purveyors of death and torturers of life. In the malignant hollows of the world, In its subconscient cavern-passages

Inspirant la Matière à vouloir la vie, Un millier de maux assaillent nos heures Et abîment la joie naturelle de vivre ; Notre corps est un engin astucieux ; pourtant, Malgré toutes ses parts, aussi ingénieusement, Avec une adresse démoniaque, sont conçus Son atavisme et inévitable héritage De danger mortel et de douleur singulière, - Son paiement de l’impôt du Destin et du Temps, Sa manière de souffrir, sa façon de mourir. Telle est la rançon de notre haute succession, Le signe et la marque de notre humanité. Une horrible compagnie de maladies, hôtes Certifiées, pénètrent notre maison corporelle, Pourvoyeuses de mort, tortionnaires de la vie. De par le monde dans tous ses creux malfaisants, Dans ses passages et cavernes subconscients Embusquées elles attendent l’instant de bondir, Encerclant de danger notre cité assiégée : Admises dans la citadelle de nos jours, Elles minent notre force, mutilent, ou soudain tuent. Nous-mêmes entretenons des forces létales, Nous faisons de nos propres ennemis nos convives : Sortis de leurs trous, ils rampent et ils rongent

Les cordes de la lyre du divin musicien Jusqu’à ce qu’usées, la musique se meurt Ou se rompe en une dernière note tragique.

Tout ce que nous sommes est comme un fort assailli : Ce que nous voulons être s’altère comme un rêve Dans le sommeil gris de l’ignorance matérielle.

Le Mental est estropié par la disharmonie Et toute la disgrâce des affaires humaines.

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