Savitri - Book Six - Canto 2

That sole can climb to the Eternal's peaks; The ineffable planes already have felt his tread; He has made heaven and earth his instruments, But the limits fall from him of earth and heaven; Their law he transcends but uses as his means. He has seized life's hands, he has mastered his own heart. The feints of Nature mislead not his sight, Inflexible his look towards Truth's far end; Fate's deaf resistance cannot break his will. In the dreadful passages, the fatal paths, Invulnerable his soul, his heart unslain, He lives through the opposition of earth's Powers And Nature's ambushes and the world's attacks. His spirit's stature transcending pain and bliss, He fronts evil and good with calm and equal eyes. He too must grapple with the riddling Sphinx And plunge into her long obscurity. He has broken into the Inconscient's depths That veil themselves even from their own regard: He has seen God's slumber shape these magic worlds. He has watched the dumb God fashioning Matter's frame, Dreaming the dreams of its unknowing sleep, And watched the unconscious Force that built the stars. He has learned the Inconscient's workings and its law, Its incoherent thoughts and rigid acts, Its hazard wastes of impulse and idea, The chaos of its mechanic frequencies, Its random calls, its whispers falsely true, Misleaders of the hooded listening soul. All things come to its ear but nothing abides; All rose from the silence, all goes back to its hush. Its somnolence founded the universe,

Qui seule peut gravir les cimes éternelles ; Les plans ineffables déjà connaissent ses pas ; Du ciel et de la terre il a fait ses moyens, Mais leurs limites se détachent de Lui ; Il transcende leur loi mais il en fait usage. Il maîtrise son cœur, saisit les mains de la vie. Les feintes de la Nature ne le trompent plus, Inflexible est son regard vers le but véritable ; La résistance du Destin ne peut le briser. Dans les passes fatales, sur les sentiers redoutables, Invulnérable est son âme et son cœur est indemne, Il survit à l’opposition des Pouvoirs terrestres, Aux pièges de la Nature, aux attaques du monde. Par sa stature transcendant la peine et la joie, Calme, égal est son regard sur le mal et le bien. Lui aussi doit confronter l’énigme du Sphinx Et plonger dans sa longue obscurité. Il a pénétré les profondeurs de l’Inconscient Qui se voilent même à leur propre sens : Il a vu le sommeil de Dieu former ces magies - Le Dieu inerte qui façonne la Matière, Rêvant sans le savoir les rêves de sa transe -, Et la Force inconsciente qui créa les étoiles. Il a appris les pas de l’Inconscient et sa loi, Ses pensées incohérentes, ses actes rigides, Sa dépense erratique d’impulsion et d’idée, Et le chaos de ses fréquences mécaniques, Ses soudains appels, ses murmures faussement vrais, Fourvoyant l’âme qui écoute sous le voile : Tout vient à son oreille mais rien ne demeure ;

Tout se leva du silence et tout y retourne. Cette somnolence même a fondé l’univers,

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