Savitri - Book Seven - Canto 6

Out of the mind she rose to escape its law That it might sleep in some deep shadow of self Or fall silent in the silence of the Unseen. High she attained and stood from Nature free And saw creation's life from far above, Thence upon all she laid her sovereign will To dedicate it to God's timeless calm: Then all grew tranquil in her being's space, Only sometimes small thoughts arose and fell When a stray stone disturbs its dreaming rest. Yet the mind's factory had ceased to work, There was no sound of the dynamo's throb, There came no call from the still fields of life. Then even those stirrings rose in her no more; Her mind now seemed like a vast empty room Or like a peaceful landscape without sound. This men call quietude and prize as peace. But to her deeper sight all yet was there, Effervescing like a chaos under a lid; Feelings and thoughts cried out for word and act But found no response in the silenced brain: All was suppressed but nothing yet expunged; At every moment might explosion come. Then this too paused; the body seemed a stone. All now was a wide mighty vacancy, But still excluded from eternity's hush; For still was far the repose of the Absolute And the ocean silence of Infinity. Like quiet waves upon a silent sea Or ripples passing over a lonely pool

Elle voulut échapper à la loi du mental, Qu’il s’endorme dans une ombre profonde du soi Ou se taise dans le silence de l’Invisible. Haut elle s’éleva, libre de la Nature, Et put contempler la vie de la création ; De cette hauteur elle appliqua sa volonté Pour dédier toutes choses au calme de Dieu : Tout devint tranquille dans l’espace de son être ; Seules parfois de petites pensées remuaient, Pareilles aux vagues d’une mer silencieuse Ou aux ondes qui passent sur un paisible étang Quand une pierre perdue vient troubler ses songes. Mais l’usine mentale avait cessé d’opérer, Il n’y avait plus aucun son de ses machines, Ni aucun appel des champs apaisés de la vie. Puis même ces mouvements en elle cessèrent ; Son mental devint comme une grande salle vide Ou comme un paysage serein sans un bruit. Ceci, les hommes nomment la quiétude et la paix. Mais à sa vue profonde, tout était encore là, Effervescent tel un chaos sous un couvercle ; Des émotions, des pensées, demandaient expression Mais ne trouvaient pas de réponse dans le cerveau : Tout était réprimé mais rien n’était aboli ; A tout moment l’explosion pouvait survenir. Puis tout enfin cessa ; le corps semblait une pierre.

Tout était maintenant une large vacance, Mais exclue encore du calme éternel ; Car le repos de l’Absolu était loin encore Et le silence océan de l’Infinité.

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