Savitri - Book Seven - Canto 2

But Savitri's heart replied in the dim night: “My strength is taken from me and given to Death. Why should I lift my hands to the shut heavens Or struggle with mute inevitable Fate Or hope in vain to uplift an ignorant race Who hug their lot and mock the saviour Light And see in Mind wisdom's sole tabernacle, In its harsh peak and its inconscient base A rock of safety and an anchor of sleep? Is there a God whom any cry can move? He sits in peace and leaves the mortal's strength Impotent against his calm omnipotent Law And Inconscience and the almighty hands of Death. What need have I, what need has Satyavan To avoid the black-meshed net, the dismal door, Or call a mightier Light into life's closed room, A greater Law into man's little world? Why should I strive with earth's unyielding laws Or stave off death's inevitable hour? This surely is best to pactise with my fate And follow close behind my lover's steps And pass through night from twilight to the sun Across the tenebrous river that divides The adjoining parishes of earth and heaven. Then could we lie inarmed breast upon breast, Untroubled by thought, untroubled by our hearts, Forgetting man and life and time and its hours, Forgetting eternity's call, forgetting God.” The Voice replied: “Is this enough, O spirit? And what shall thy soul say when it wakes and knows The work was left undone for which it came?

Mais le cœur de Savitri répondit dans la nuit : « Ma force m’est dérobée et livrée à la Mort. Pourquoi lèverais-je mes mains au ciel impassible Ou lutterais-je avec le Destin inévitable, Espérant en vain soulever une race obscure Qui chérit son lot et se moque de la Lumière Et voit dans le Mental un récipient de sagesse Et dans sa cime brutale et sa base inconsciente Un roc de sécurité, une ancre de sommeil ? Y a-t-il un Dieu qu’un cri puisse émouvoir ? Il règne en paix et laisse la force du mortel Impotente contre sa calme Loi absolue, Contre l’Inconscience et les mains de la Mort. Quel besoin ai-je, quel besoin a Satyavan, D’éviter le filet noir, la porte sinistre, Ou d’invoquer plus de Lumière dans cette vie, Une Loi plus grande dans le petit monde humain ? Pourquoi lutter avec ces règles inflexibles Ou tenter de repousser l’heure de la mort ? Sûrement il vaut mieux pactiser avec mon sort Et suivre tout près les pas de mon amant Et passer par la nuit, du crépuscule au soleil, De l’autre côté du fleuve noir qui divise Les paroisses voisines de la terre et du ciel. Alors nous étendrons-nous dans les bras l’un de l’autre, Libres du tourment de la pensée et du cœur, Oubliant l’homme et la vie et le temps et ses heures, Oubliant l’appel de l’éternel, oubliant Dieu. » La Voix répondit : « Esprit, cela suffira-t-il ? Que dira ton âme quand elle découvrira Que l’œuvre est inachevée pour laquelle elle vint ?

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