Savitri - Book One - Canto 2

Immortal rhythms swayed in her time-born steps; Her look, her smile awoke celestial sense Even in earth-stuff, and their intense delight Poured a supernal beauty on men's lives. A wide self-giving was her native act; A magnanimity as of sea or sky Enveloped with its greatness all that came And gave a sense as of a greatened world: Her kindly care was a sweet temperate sun, Her high passion a blue heaven's equipoise. As might a soul fly like a hunted bird, Escaping with tired wings from a world of storms, And a quiet reach like a remembered breast, In a haven of safety and splendid soft repose One could drink life back in streams of honey-fire, Recover the lost habit of happiness, Feel her bright nature's glorious ambience, And preen joy in her warmth and colour's rule. A deep of compassion, a hushed sanctuary, Her inward help unbarred a gate in heaven; Love in her was wider than the universe, The whole world could take refuge in her single heart. The great unsatisfied godhead here could dwell: Vacant of the dwarf self's imprisoned air, Her mood could harbour his sublimer breath Spiritual that can make all things divine. For even her gulfs were secrecies of light. At once she was the stillness and the word, A continent of self-diffusing peace, An ocean of untrembling virgin fire; The strength, the silence of the gods were hers. In her he found a vastness like his own,

Des rythmes immortels animaient ses pas ; Ses yeux, son sourire éveillaient un sens plus divin Dans les choses mêmes de la terre et leur joie Versait sur tous une beauté supérieure. Un large don de soi son geste naturel, Une magnanimité comme d’un océan Enveloppait toute la vie de sa grandeur Et donnait le sens d’un monde ennobli : Sa bienveillance était celle d’un doux soleil, Sa haute passion le clair équilibre d’un ciel. Comme une âme envolée, tel un oiseau pourchassé S’enfuyant les ailes lasses d’un monde d’orages, Atteindrait une paix comme d’un sein retrouvé, En un havre de repos, tendre et splendide, L’on pouvait s’abreuver au flot de son miel, Recouvrer l’habitude perdue du bonheur, Eprouver la glorieuse ambiance de sa nature Et lisser la joie dans sa chaleur et sa couleur. Un puits de compassion, un sanctuaire de calme, Son aide intérieure ouvrait une porte mystique ; L’amour en elle était plus ample que l’univers, Le monde entier pouvait se réfugier dans son cœur. Le grand dieu insatisfait pouvait s’y loger : Vide de l’air emprisonné de la créature, Sa nature pouvait abriter le souffle pur De cet esprit qui rend toutes choses divines. Car même ses gouffres étaient emplis de lumière. Elle était à la fois le silence et le verbe, Elle était un continent de paix irradiante, Une étendue de flamme vierge et sereine ; L’énergie et le calme des dieux étaient siens. Il trouva en elle une vastitude pareille,

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