Savitri - Book One - Canto 2

No helper had she save the Strength within; There was no witness of terrestrial eyes; The Gods above and Nature sole below Were the spectators of that mighty strife.

Elle n’avait d’aide que la Vaillance au-dedans ; Nuls regards terriens n’étaient ses témoins ;

Les Dieux en haut et, en bas, la Nature, Seuls assistaient à cette lutte sublime.

Around her were the austere sky-pointing hills, And the green murmurous broad deep-thoughted woods Muttered incessantly their muffled spell. A dense magnificent coloured self-wrapped life Draped in the leaves' vivid emerald monotone And set with chequered sunbeams and blithe flowers Immured her destiny's secluded scene. There had she grown to the stature of her spirit: The genius of titanic silences Steeping her soul in its wide loneliness Had shown to her her self's bare reality And mated her with her environment. Its solitude greatened her human hours With a background of the eternal and unique. A force of spare direct necessity Reduced the heavy framework of man's days And his overburdening mass of outward needs To a first thin strip of simple animal wants, And the mighty wildness of the primitive earth And the brooding multitude of patient trees And the musing sapphire leisure of the sky And the solemn weight of the slowly-passing months Had left in her deep room for thought and God. There was her drama's radiant prologue lived. A spot for the eternal's tread on earth Set in the cloistral yearning of the woods

Autour d’elle les collines pointaient vers le ciel, Et les bois profonds de verdure chuchotante Sans cesse murmuraient leur sortilège étouffé. Une vie dense et vibrante et magnifique, Drapée dans le fourreau émeraude des feuilles Et diaprée de rayons et de fleurs enchantées Emmurait la scène de sa destinée. Là, grandit-elle à la stature de son esprit : Le génie de ces silences titanesques Baignant son âme de leur ample solitude Lui montra la simple réalité de son être Et la joignit à son environnement. Cet isolement élargit ses heures humaines D’un arrière-plan de l’éternel et unique. La force d’une austérité nécessaire Réduisait l’ordonnance du quotidien Et la masse des besoins extérieurs A une série d’exigences animales, Et la liberté de la terre primitive Et la multitude de ses arbres patients Et la douce rêverie lumineuse du ciel Et le poids solennel des mois qui passaient L’avaient ouverte à la pensée et à Dieu. Là fut vécu le prologue radieux de son drame. Un site pour le pas de l’éternel sur la terre, Serti dans le cloître des bois recueillis

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