Savitri - Book Four - Canto 1
A sun replacing childhood's nebula Sovereign in a blue and lonely sky. Upward it rose to grasp the human scene: The strong Inhabitant turned to watch her field. A lovelier light assumed her spirit brow And sweet and solemn grew her musing gaze; Celestial-human deep warm slumbrous fires Woke in the long fringed glory of her eyes Like altar-burnings in a mysteried shrine. Out of those crystal windows gleamed a will That brought a large significance to life. Holding her forehead's candid stainless space Behind the student arch a noble power Of wisdom looked from light on transient things. A scout of victory in a vigil tower, Her aspiration called high destiny down; A silent warrior paced in her city of strength Inviolate, guarding Truth's diamond throne. A nectarous haloed moon her passionate heart Loved all and spoke no word and made no sign, But kept her bosom's rapturous secrecy A blissful ardent moved and voiceless world. Proud, swift and joyful ran the wave of life Within her like a stream in Paradise. Many high gods dwelt in one beautiful home; Yet was her nature's orb a perfect whole, Harmonious like a chant with many tones, Immense and various like a universe. The body that held this greatness seemed almost An image made of heaven's transparent light. Its charm recalled things seen in vision's hours, A golden bridge spanning a faery flood,
Un soleil remplaçant la nébuleuse enfantine, Souverain dans le bleu d’un ciel isolé. S’élevant ainsi pour mieux saisir la scène humaine, La forte Habitante put observer son champ. Son front s’éclaira d’une plus douce lumière Et son regard pensif se fit tendre et solennel ; Presque surhumains, des feux profonds et chaleureux S’éveillèrent dans la gloire frangée de ses yeux, Telles des flammes sur l’autel d’un sanctuaire. Par ces fenêtres de cristal brillait un vouloir Qui apportait un plus ample sens à l’existence. Occupant la candeur immaculée de son front Derrière l’arche studieuse un noble pouvoir De sagesse radieuse regardait toutes choses. Comme une lune auréolée de nectar son cœur Aimait tous, sans une parole et sans un signe, Gardant le secret enchanté dans sa poitrine, Un monde silencieux d’ardeur bienheureuse. Fière et preste et joyeuse la vague de la vie Courait en elle comme un torrent du Paradis. De nombreux dieux partageaient une belle demeure ; L’orbe de sa nature était pourtant entier, Harmonieux comme un chant richement mélodieux, Immense et varié comme l’est un univers. Le corps qui abritait cette grandeur semblait presque Composé de la clarté transparente du ciel. Son charme rappelait des choses vues dans la transe, Tel un pont d’or franchissant des flots féeriques, Vigile de la victoire dans sa tour de garde, Son aspiration appelait un plus haut destin ; Guerrière silencieuse, elle arpentait sa cité Inviolée, gardant le trône de la Vérité.
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