Savitri - Book Five- Canto 3
O sunlight moulded like a golden maid? I know that mighty gods are friends of earth. Amid the pageantries of day and dusk, Long have I travelled with my pilgrim soul Moved by the marvel of familiar things. Earth could not hide from me the powers she veils: Even though moving mid an earthly scene And the common surfaces of terrestrial things, My vision saw unblinded by her forms; The Godhead looked at me from familiar scenes. I witnessed the virgin bridals of the dawn Behind the glowing curtains of the sky Or vying in joy with the bright morning's steps I paced along the slumbrous coasts of noon, Or the gold desert of the sunlight crossed Traversing great wastes of splendour and of fire, Or met the moon gliding amazed through heaven In the uncertain wideness of the night, Or the stars marched on their long sentinel routes Pointing their spears through the infinitudes: The day and dusk revealed to me hidden shapes; Figures have come to me from secret shores And happy faces looked from ray and flame. I have heard strange voices cross the ether's waves, The Centaur's wizard song has thrilled my ear; I have glimpsed the Apsaras bathing in the pools, I have seen the wood-nymphs peering through the leaves; The winds have shown to me their trampling lords, I have beheld the princes of the Sun Burning in thousand-pillared homes of light. So now my mind could dream and my heart fear That from some wonder-couch beyond our air
O rayon de soleil devenu vierge d’or ? Je sais que des dieux puissants sont amis de la terre. Parmi les fastes du jour et de la brune, Longtemps ai-je voyagé comme un pèlerin Emu par la merveille des choses familières. La terre ne pouvait me cacher ses pouvoirs : Même parcourant la scène la plus ordinaire Et les surfaces communes des choses terriennes, Ma vision n’était pas aveuglée par ses formes ; La Déité me regardait à chaque instant. Des noces de l’aurore j’ai été le témoin Derrière les rideaux ardents du firmament ; Ma joie exultante aux pas du matin, j’ai suivi Les côtes somnolentes du midi, ou franchi Le désert miroitant du soleil, traversant De grands espaces de splendeur et de feu ; J’ai rencontré la lune glissant comme un cygne Dans l’ampleur incertaine de la nuit, les étoiles En marche sur leurs longues routes sentinelles, Pointant leurs javelines dans les infinités ; Le jour et le soir m’ont révélé d’autres formes, Des figures m’ont approché d’autres rivages Et, de la flamme, d’heureux visages m’ont regardé. J’ai entendu d’étranges voix franchir les ondes, Le chant du Centaure a vibré à mon oreille ; J’ai aperçu les Apsaras jouant dans les mares, J’ai vu les nymphes des bois entre les feuilles ; Les vents m’ont montré leurs seigneurs au galop, J’ai regardé brûler les princes du Soleil Dans leurs palais de lumière aux mille piliers. Ainsi à présent pourrais-je croire, et redouter, Que d’une couche magique au-delà de notre air
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