Savitri - Book Eight - Canto 3

Into a tarnished greyness and his eyes Dimmed over, forsaken of the clear light she loved. Only the dull and physical mind was left, Vacant of the bright spirit's luminous gaze. But once before it faded wholly back, He cried out in a clinging last despair, “Savitri, Savitri, O Savitri, Lean down, my soul, and kiss me while I die.” And even as her pallid lips pressed his, His failed, losing last sweetness of response; His cheek pressed down her golden arm. She sought His mouth still with her living mouth, as if She could persuade his soul back with her kiss; Then grew aware they were no more alone. Something had come there conscious, vast and dire. Near her she felt a silent shade immense Chilling the noon with darkness for its back. An awful hush had fallen upon the place: There was no cry of birds, no voice of beasts. A terror and an anguish filled the world, As if annihilation's mystery Had taken a sensible form. A cosmic mind Looked out on all from formidable eyes Contemning all with its unbearable gaze And with immortal lids and a vast brow It saw in its immense destroying thought All things and beings as a pitiful dream, Rejecting with calm disdain Nature's delight, The wordless meaning of its deep regard Voicing the unreality of things

Se changea en un gris terne et ses yeux S’éteignirent, abandonnés par la lumière aimée. Seul subsistait le mental physique et inerte, Vide du regard lumineux de l’esprit. Mais avant que cela se retire entièrement, En un ultime effort, Satyavan s’écria, « Savitri, Savitri, O Savitri, mon âme, Penche-toi, baise-moi pendant que je meurs. » Et quand même ses lèvres blêmes pressaient les siennes, Il défaillit, perdant la dernière tendresse, Et sa joue pesa sur son bras. Elle chercha De sa bouche vivante à persuader encore Son âme de revenir avec son baiser ; Puis elle réalisa qu’ils n’étaient plus seuls. Quelque chose était là, conscient, vaste et terrible. Elle sentit près d’elle une ombre immense, Glaçant le midi avec son dos de ténèbres. Un calme affreux s’était abattu sur les lieux. Nul cri d’oiseau, nulle voix de bête, tout s’était tu. Une terreur et une angoisse emplissaient le monde, Comme si le mystère de l’annihilation Avait pris une forme. Un être cosmique Regardait tout de ses yeux formidables, Méprisant tout de son regard insoutenable ; De ses orbes immortelles sous son vaste front Il voyait dans son énorme pensée destructrice Les choses, les êtres, comme un rêve pitoyable, Calmement dédaigneux des joies de la Nature,

Le sens inarticulé de ce profond regard Exprimant l’irréalité de tout, - de la vie

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