Savitri - Book Eight - Canto 3

All that thou doest, all our minds conceive, Like the strong sun that serves earth from above.”

De tes actes, de tout ce que nous pouvons concevoir, Comme le soleil qui d’en haut se donne à la terre. »

Then the doomed husband and the woman who knew Went with linked hands into that solemn world Where beauty and grandeur and unspoken dream, Where Nature's mystic silence could be felt Communing with the secrecy of God. Beside her Satyavan walked full of joy Because she moved with him through his green haunts: He showed her all the forest's riches, flowers Innumerable of every odour and hue And soft thick clinging creepers red and green And strange rich-plumaged birds, to every cry That haunted sweetly distant boughs replied With the shrill singer's name more sweetly called. He spoke of all the things he loved: they were His boyhood's comrades and his playfellows, Coevals and companions of his life Here in this world whose every mood he knew: Their thoughts which to the common mind are blank, He shared, to every wild emotion felt An answer. Deeply she listened, but to hear The voice that soon would cease from tender words And treasure its sweet cadences beloved For lonely memory when none by her walked And the beloved voice could speak no more. But little dwelt her mind upon their sense; Of death, not life she thought or life's lone end.

Alors, l’époux condamné et la femme presciente S’en furent les mains jointes dans ce noble monde Où la beauté, la grandeur, le rêve inexprimé Et le silence de la Nature étaient sentis Communiant avec le silence de Dieu. Satyavan à son côté marchait plein de joie Parce qu’elle allait avec lui dans ses retraites : Il lui montrait les richesses de la forêt, Les odeurs et les teintes innombrables des fleurs, Le rouge et le vert de vignes tendres et denses Et le plumage somptueux d’oiseaux étranges, sifflant En réponse à chaque cri qui hantait les rameaux Plus doucement encore le nom du chanteur. Il parlait de toutes ces créatures, qui étaient Les camarades de son enfance et de ses jeux, Les compagnons qui partageaient son existence Dans ce monde dont il connaissait chaque humeur : Leurs pensées, qui pour l’homme ordinaire ne sont rien, Il comprenait, et à chaque émotion sauvage Pouvait répondre. Elle l’écoutait, mais pour entendre La voix qui bientôt se retirerait des mots tendres Et chérir ses douces cadences bien-aimées Pour sa mémoire, quand nul ne marcherait avec elle

Et celui qu’elle adorait ne pourrait plus parler. Elle ne suivait guère leur sens ; elle pensait A la mort, et la fin solitaire de la vie.

Love in her bosom hurt with the jagged edges Of anguish moaned at every step with pain

L’amour dans son sein, que blessaient les tranchants De l’angoisse, gémissait de douleur à chaque pas,

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