Questions et méditations

L’on peut alors se retirer des instruments – de la tyrannie du vital et du monopole de la pensée : l’on peut cesser d’y adhérer, de dépendre d’eux pour emplir le quotidien, et se tourner plus exclusivement dans sa conscience active vers Cela, vers la Force de vérité. Mais il faut accepter d’être d’autant diminué, accepter de perdre tout entrain et tout plaisir des échanges, accepter une sorte d’imbécilité transitoire, de nullité, d’inaptitude. L’on se trouve cependant libéré d’une zone de tensions : l’ambition, la volonté de réussir, la rivalité, le désir de plaire ou de séduire, l’élan pour se prouver, se défont comme des pantins de guignol quand le spectacle est fini, révélés pour ce qu’ils sont.

L’ego apparait alors comme une vilaine grimace, ridicule, misérable – et inutile.

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