Questions et méditations

Le danger est là.

Car nous sommes en train de nous soumettre à un monde virtuel qui, bien qu’il nous semble être le fruit magique de notre capacité de survie, dont les combinaisons, extensions et mutations sont probablement infinies, nous parasite de plus en plus constamment et nous dépossède de notre flamme d’aspiration et d’appel. Il nous faut secouer cette hypnose et appeler, appeler, appeler, là où nous sommes, comme le souffle, comme l’eau, comme la nourriture, appeler ce Bien véritable qui peut tout mettre à sa place, tout apaiser, tout concilier, tout changer.

Appeler, est-ce agir ?

Peut-on se contenter d’appeler, individuellement ou en groupes ?

L’appel est indispensable, ne serait-ce que parce que nous ne savons pas comment réellement résoudre les impasses dans lesquelles s’est engagée l’humanité et parce que toutes les « solutions » que nous serions capables d’envisager ne seraient inévitablement que partielles et fragmentées. Mais l’appel seul est comme un cri muet : il faut l’associer à une démarche, à une action, tout en sachant que cette démarche et cette action sont forcément insuffisantes, sinon dérisoires, il faut tout de même donner corps à ce cri, le faire circuler, qu’il résonne et monte et flambe et atteigne – et nous apprenne à nous ouvrir et à recevoir. Alors, les mouvements citoyens, les actions ponctuelles, les protestations, les témoignages, les travaux réparateurs, les innovations bénéfiques, toute action peut s’associer à l’appel, y puiser de la force et lui donner du corps. Agir sans attachement, avec toute la conviction et l’engagement nécessaires, mais sans jamais s’y réduire, telle est la responsabilité que chacun d’entre nous doit respecter.

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