Questions et méditations

La Terre est grièvement blessée ; jusque dans ses entrailles elle doit endurer les effets nauséabonds de nos ravages. Pourrions-nous encore la soigner, la guérir, lui rendre son équilibre et son intégrité, nettoyer son atmosphère et, enfin, l’aimer ?

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Sentimentalisme ? Anthropomorphisme ? Aujourd’hui, où que nous vivions sur cette merveilleuse planète, nous connaissons dans nos corps les dimensions de sa colère, de sa rage, de son impatience – ou de sa détresse ? Nous l’avons vue et sentie se soulever, se secouer, s’ébrouer, se ruer et tout piétiner, tout arracher, tout renverser, broyer, pulvériser, déliter…

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Mais quelles que soient les chroniques occultes de continents disparus, de très anciennes sociétés accomplies qui succombèrent à leur vice et leur partialité, ou les mémoires cellulaires d’un temps sans heurts ni discordes où toutes les créatures de toutes les espèces se reconnaissaient mutuellement et l’humain se dressait comme une promesse, que ce furent cent ou mille fois, jamais encore nulle part il n’y eut cette formidable accélération – vers une convergence ou une conflagration ? L’espèce humaine à ce point répandue, à ce point nocive, à ce point contradictoire, à ce point de découverte et de transformation, ou de défaite et de désintégration, jamais nulle part cela ne s’est produit – autre qu’ici et maintenant…

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Oui, la Terre peut nous détruire en quelques pichenettes, on le voit ; ou bien nous rendre cette vie matérielle si rude et pénible que nos organismes

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