Questions et méditations

6 Pralaya

Notre vie animale, depuis le premier instant de l’expulsion, est sillonnée de violence, à commencer par la violence de nos besoins et de nos appétits, violence qui domine notre conscience physique jusqu’à ce que les instruments se développent – et nous projettent dans des champs de forces où se heurtent et rivalisent toutes sortes de volontés qui veulent s’imposer. Or toute imposition est violence, qu’elle soit institutionnelle, clanique, morale, émotionnelle, intellectuelle, ou physique. Et nous apprenons à nous servir de notre volonté en termes de violence, la violence est la mesure de son effectivité – même si nous sommes convaincus d’agir pour le bien. Ce n’est que par l’union à la conscience psychique que l’on peut se retirer de toute violence et laisser agir la Force d’harmonie. Et la seule imposition qui soit dénuée de violence est celle de la Conscience véritable, car elle est sa propre évidence, inaltérable, inaliénable, imprescriptible, entière et sans contraires.

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La violence peut aussi bien être passive : l’on en est l’instrument aveuglé, l’on commet une violation sans l’avoir délibérée. Ainsi l’entrepreneur qui déverse les effluves toxiques de son usine dans la rivière voisine est lui-même l’objet de violentes pressions qui s’exercent sur ses propres ressources et ses capacités limitées de discernement et de choix.

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