Quelle ville?

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L’économie interne de la communauté s’était bon an mal an composée en un système hybride qui tentait d’ouvrir les pratiques ordinaires à une démarche encore idéale, mais inscrite dans l’avenir – référence vivante et active dans les consciences. Car il était encore impossible, concrètement, de subvenir à tous les besoins de tous les participants : les revenus de la communauté étaient encore très insuffisants, les fermes ne pouvaient encore nourrir tout le monde et les unités existantes ne produisaient pas encore toutes les denrées ou les objets utilitaires requis par chaque membre. Une somme minimale était cependant mise à la disposition de tous ceux qui travaillaient dans un service ou une unité et n’avaient aucune autre ressource personnelle, ainsi que la nourriture quotidienne et d’autres facilités telles qu’un apport vestimentaire et l’accès à des soins immédiats. Un service financier s’était formé pour la gestion de toutes les ressources monétaires disponibles et chaque résident pouvait se voir attribuer un compte personnel numéroté lui permettant d’opérer toute transaction interne à la communauté sans échange d’argent. Ceux qui avaient accès à des ressources privées pouvaient alimenter leur compte et contribuer autant que possible aux dépenses communes.

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Elle avait, pour la vie de l’ashram et de ses sadhaks, instauré très tôt un rythme mensuel de distribution qu’Elle avait nommé « Prospérité », par lequel chaque sadhak, logé, nourri et vêtu, recevait les nécessités du

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