Quelle ville?

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A mesure que se matérialisait cette sphère, sa réalisation devenait plus complexe et invitait l’apport d’autres technologies et d’autres méthodes requérant une étude et un examen attentifs. Le sens, la perception d’une évidence, qui avait habité les phases précédentes, était comme amoindri, ou compliqué, ou compromis, ou défié par l’apparente nécessité d’utiliser des matériaux et des techniques plus aléatoires, ou plus dépendantes. Pourtant, la structure existante était de béton armé – ce n’était plus la pureté de la pierre de taille, comme pour la construction des pyramides, des temples et des cathédrales –, un matériau et une technique qui jusqu’à présent dans le monde avaient surtout été utilisés pour des travaux d’utilité publique, tels des ponts, des barrages, des réservoirs, ou pour des formes futuristes d’habitat collectif et n’avaient pas encore élicité la même révérence ou le même souci de perfection. Mais le béton de ce temple, pour ses bâtisseurs comme pour tous dans la communauté, était chargé de présence : chaque once en était un élan et un appel vers la perfection d’un vaisseau de conscience, une offrande à la grande Shakti, un acte d’unification. Et comme il était vivant et majestueux, ce béton : une assurance, une grande montée et une puissante descente, rencontrées, pour un avenir de vibrante plénitude. Etait-ce une question de noblesse ?

Notre demeure intérieure, notre unité – et l’ami, le refuge et le lieu d’alignement.

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