Mon expérience de Satprem

Et ce faisant, il s’est efforcé de pratiquer cet équilibre indispensable – d’aspiration, d’abandon et d’adhésion à la fois – jusqu’à ce que l’obstacle change de nature et s’ouvre un chemin qui soit accessible en soi, et donc « objectif ». Et, puisque Sri Aurobindo le premier, puis Mère encore plus, avaient dû endurer cet impensable labeur, une torture de chaque seconde, et qu’Ils avaient quand même avancé, sans peur ni recul, vers le Suprême – eh bien Satprem aussi se devait d’endurer à son tour sans se plaindre…

Mais Mère, alors même qu’E lle éprouvait ces « transferts » successifs – dont Elle ne pouvait vraiment parler qu’à Satprem -, continuait inlassablement de S’occuper de tou s et de verser Son amour, Sa présence, Sa vision et Sa certitude confiante en l’avenir de la Terre, sur tous et chacun.

Ce qui est certain cependant , c’est qu’à force simplement de s’offrir à ce passage inhumain de puissance, son étrangeté même s’est peu à peu dissipée - le caractère d’autreté de cette Coulée impossible et insupportable d’un Etat inconnu de la nature matérielle et de l’humanité, s’est… atténué ? Modifié ? Une relation, un rapport, une rencontre, un apprivoisement, une acclimatation, une ac coutumance… ? Peut- être aucun de nos mots ne peut s’approcher, justement, de ce qu’est cette approche… Mais c’est un début, c’est un premier pas dans, ou vers, un autre fonctionnement et un autre mode d’existence matériels : un mode de présence qui ne souffre plus de division ni de contradiction, une nouvelle base matérielle pour que puisse se manifester cette conscience d’Unité que Sri Aurobindo et Mère ont appelée dans l’évolution, ou dont Ils ont été les émissaires.

68

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online