Mon expérience de Satprem
outrepasser ses capacités, que si j’a vais trouvé froide la réponse de Satprem, j’aurais trouvé glaciale celle de Mère… Ce « malentendu » fut pour moi l’occasion de la première impression de gêne intérieure, qui opéra une sorte d’ajustement de la distance : personne, personne au monde ne pouvait parler en Son Nom – Elle seule savait, Elle seule connaissait mon cœur entièrement et à jamais.
Car en Mère il n’y avait aucun jugement : Mère voyait, aimait, marchait et portait.
Dans Sa présence au monde, dans Son corps- même, il n’y avait plus une once, plus une trace de l’ego.
C’éta it Mère.
Cependant, le temps passait et le travail de Mère s’accélérait, ainsi que la bataille qui se livrait dans Son corps. Au commencement de l’année 1973, j’éprouvai une sorte de déplacement de l’Action, comme si Mère nous enjoignait à tous de faire maintenant ce progrès de conscience qui permettrait à chacun de La trouver directement, sans intermédiaire. Mère avait fait allusion à la possibilité d’une sorte de transe prolongée comme moyen et méthode de concentration abritée afin de neutraliser les obstacles et les oppositions. Et, au début de l’année – j’étais avide de la moindre nouvelle , que ce soit par le Bulletin ou par des personnes proches s’en revenant de Pondichéry -, Mère Se tenait de plus en plus silencieuse et gardait souvent les yeux clos. Son message de l’année, « Seulement quand vous devenez conscient du monde tout entier en même temps, alors devenez- vous capable d’être conscient du Divin… », était à la fois cryptique, mystérieux et terrible ; terrible, car il posait les termes du changement indispensable de telle manière que nul ne pourrait plus prétendre…
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