Mon expérience de Satprem
cette heure, sur le petit muret qui bordait le Cours Chabrol et le séparait de la pl age en contrebas, contemplant l’étendue océane devant lui. Ce fut ma première rencontre avec Satprem et je ne me souviens pas des paroles échangées, qui ont dû être anodines et économes. Lorsque plus tard, avec les bénédictions de Mère (« J’espère que vous verrez beaucoup de choses intéressantes »), Fabienne et moi nous embarquâmes pour notre pèlerinage aux temples du Sud, nous emportâmes un exemplaire de « L’Aventure de la Conscience » que nous lisions ensemble le soir venu, là où nous dormirions. Je crois que je revis Satprem une seconde fois au même endroit, peu de temps après, car je me souviens qu’il me demanda alors si je travaillais maintenant « là- haut », désignant ainsi le plateau de terre rouge d’Auroville encore dénudé et désert à près de 60 mètres au-dessus de la mer, juste un peu au Nord de l’Ashram. Et son ton était celui d’un encouragement sans réserves. (J’étais arrivé quelques semaines après « la première caravane », venue de Paris par la route – presque le même trajet que j’avais parcouru plus d’un an auparavant pour échouer misérable et malade à Delhi. Une vingtaine de Français âgés de vingt à trente ans, candidats volontaires pour tenter la première expérience collective d’Auroville, pour lesquels Mère avait fait construire un groupe de huttes améliorées, au bord du plateau de latérite et face à la mer. Et beaucoup d’entre eux trouvèrent aussi un grand soutien dans la flamme d’aspiration solidaire que Satprem leur offrait.) Plus tard, lorsque j’eus enfin compris Qui était Mère et pu choisir de rester et de La servir, je m’ouvris à l’atmosphère qui régnait à Auroville et à l’Ashram – dans un calme souverain et positif, une intensité de sens et de possibilité, l’air chargé d’un Regard et d’ un Amour pour Q ui aucun de nos rêves n’était fou si seu lement nous invitions la vérité à habiter nos cœurs et nos êtres et chacun de nos mouvements. Dans cette atmosphère physique et intérieure à la fois, il n’y avait plus de « hasard », plus de « coïncidence », ou bien tout était une coïncidence continue
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