Lettres à Divakar jusqu'à 2005

… D’autres détails pratiques …

Je comprends ce que tu me dis à propos des mots, et aussi sur l’inégalité des jours. J’ai cependant envie d’ajouter qu’il est bon d’être attentif à ne pas se laisser « piéger » par les jours d’incompréhension, où « tout va de travers » dans la mesure où, succédant à ceux pleins de progrès et de profondeur, ils risquent d’être plus ou moins mal vécus ! Alors que l’essentiel, le significatif, ce sont les périodes de progrès, et ce qu’elles bâtissent. Oui, c’est bien qu’ils viennent aux Prévôts cet été. Et c’est bien aussi comme ça qu’ils vivent notre communauté : tu es là en effet très concrètement présent. (Et je n’oublie jamais de les embrasser pour toi et de leur dire tes messages) J’ai bien compris ce que tu me dis à propos de la marche ; et tes mots, « peut-être il s’agit en fait d’autre chose », à propos de ce bizarre ennui, m’ont fait réfléchir – associer, dirais-je psychanalytiquement. Voici ce qui est aussitôt venu à mon esprit, qui n’est peut- être pas sans intérêt. J’ai d’abord revu quelques marches mémorables avec André – 25 km dans la forêt de Fontainebleau entre autres. Seulement, avec lui, marches, gymnastique, piscines, ou même visites à des expositions de peinture, tout cela se déroulait sous un unique signe : « Discipline » ! Alors pour moi, tout cela devenait pesant, très vite : j’accomplissais un devoir… ! J’ai revu ensuite les innombrables dimanches de mon enfance et de mon adolescence. Un peu plus complexe ça, car contrairement à tant et tant de gens qui s’ennuient mortellement le dimanche, on ne s’ennuyait pas avec mes parents.

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