Lettres à Divakar jusqu'à 2005

sans avoir jamais besoin de se nommer, qu’elle le marque tout autant qu’elle en soit marquée. Qu’elle m’aide à suggérer tout ce qui se tisse, se transmet entre adultes et l’enfant, à faire là quelque chose de fort, de concret, à faire de cette psychanalyse un matériau vivant, vibrant, brassant et brassé. Rien d’un « point de vue sur… », ni d’une explication ou démonstration. Rien de mièvre non plus, oh non ! Et si d’aventure il te revenait à l’esprit ce… roman que j’avais écrit, alors oublie, ça n’a rien à voir ! Mais je ne regrette absolument pas ce mauvais essai, il fallait que je passe par là. Et maintenant, puisque autobiographie il y a, plus que dans ces « souvenirs » elle sera dans la manière dont je les ferai revivre, les réinventerai ; par conséquent je voudrais y être complète le plus possible, c’est-à-dire que Mère y soit présente. Je viens de penser « ce sera difficile », mais … qu’est-ce que j’en sais ? Je suis en tout cas à peu près sûre d’une chose : c’est que je Voilà ! Ouf ! Cela me fait drôlement du bien de t’avoir écrit ces approches ! Hier, Francis a téléphoné. Il va bien. Christiane était à Poitiers, tandis qu’il se préparait à partir pour Lyon. Chantal va poursuivre la philo à Bordeaux. Il m’a demandé « pressement » de tes nouvelles. Je lui en ai donné, sauf « la » nouvelle ; je n’aurais pas aimé empiéter sur vos libertés : celle pour toi de le lui dire et pour lui de la recevoir de toi. Tu me diras. n’ai d’aucune manière à « réfléchir » à ça ! L’imprévu est son meilleur, son unique lieu !

71

Made with FlippingBook flipbook maker