Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Sources de l’imaginaire peut-être. Autre possibilité de création : ne pas dire « je », ne pas être enfermée dans « Moi ». Je voudrais ne pas dépasser cette seconde page, ne pas te noyer dans ce flot verbal qui pourrait s’étendre encore, mais au contraire reprendre tout cela prochainement. Et préciser maintenant deux aspects essentiels quant à la manière dont je veux traiter ce récit. Je devrais dire, dont il est traité, déjà, selon ce processus apparemment mystérieux qui s’est élaboré secrètement en moi, et s’est inspiré de la psychanalyse. Attends. Tu vas voir. D’abord, j’en ai par-dessus la tête, j’en ai marre, je suis saturée de tous ces livres sur, ou pour, ou contre, ou à propos, autour, à côté de la psychanalyse, c’est-à-dire toujours en dehors ; marre de ces travaux, souvent remarquables, de « psychanalyse appliquée » : aux œuvres d’écrivains, de peintres, anciens ou modernes ; saturée de nos « cas » cliniques sur lesquels nous travaillons en privé – avec sensibilité, art, je sais… n’empêche !. Je voudrais transposer, transfuser, transmettre dans un récit mon expérience quotidienne, - cette navigation dans « l’entre-deux », dans une lumière potentielle qui est là, en attente, tout près ; et non abruptement dans cet Inconscient ou « Ça », dont j’ai « appris » les processus, les forces, mécanismes, stades, instances, principes, l’économie, le dynamisme, la topique, etc., d’accord. Mais je me sens mieux dans ma navigation, et plus efficace. (J’ai d’ailleurs récemment remarqué en lisant plusieurs textes que ce sont les femmes psychanalystes qui travaillent ainsi.) Je voudrais que cette psychanalyse-là éclaire le récit (faible torche selon Satprem, mais je sais bien m’en servir et de ce fait je vais déjà plus loin), qu’elle se mêle à sa substance

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