Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Ceci dit, ta « little one » est difficile pour une débutante. Je crains d’avoir les plus grandes difficultés à construire des phrases, et bien plus grandes encore à entendre la langue parlée (sauf par un Français parlant lentement !). Je comprends en tout cas très bien ce que tu m’écris à propos de l’usage que j’en peux faire : imagine qu’il m’est déjà arrivé cette chose, stupéfiante pour moi, de penser directement en anglais ! Sommairement bien sûr, mais enfin ! Ou d’être sur le point de m’exprimer en anglais chez un commerçant ! Instants fugaces qui me font cependant pressentir le surprenant bienfait de penser en deux langues. Y arriverai-je véritablement ? J’ai très envie en tout cas de vivre cette expérience de profonde liberté et légèreté. Dans cette même lettre tu fais allusion aux fluctuations qui existent encore entre Diane et toi. Ca oui, je sais qu’il faut du temps pour se connaître un peu ! Et c’est si normal ! Et aussi je sais, profondément, que tes moments de distance ou froideur ne traduisent d’aucune façon ces sentiments. (En m’amusant, avec mes « jeux » à moi, c’est-à-dire certains enchaînements de pensée, je parierais même que certains de ces moments recouvrent le contraire…) Il y a une chose que j’aimerais beaucoup savoir : t’es-tu intéressé (enfin, je rectifie tout de suite, car je pense que tu as déjà ton idée là-dessus, mais selon ton angle de conscience, ton angle de recherche plus ample que celui auquel je pense ici, mais à mon avis sans l’exclure), t’es-tu intéressé, donc, à capter, retrouver l’instant, le passage par lequel tu t’engages dans ton apparente froideur ? Instant fugitif souvent, impalpable modification de la situation intérieure ou extérieure…

Je suis en tout cas convaincue que cela vaut la peine – dans la mesure où tu es attaché à celle (ou celui) qui vit près de

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