Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Tarragone ! Il y a chez certains êtres des sentiments indestructibles, le cœur est donné ; et il est certain que Maria rêve de t’y voir un jour, de t’accueillir… … Hier j’ai eu ta lettre du 1 er . Et tu ne peux savoir à quel point me comble ton expérience « physique », et ce que tu me dis en ressentir. Je me souviens de toute la période où j’ai un peu connu cela, alors qu’à l’époque je ne me préoccupais guère d’un travail de conscience : quelque chose existait, se faisait à mon insu, entre le corps et la conscience. Cela, j’en suis sûre car, maintenant, tout se passe justement comme si il y avait une trace de ce rapport. Mon corps se souvient de ce lien direct. Et si peu que je fasse d’exercice physique, c’est ma conscience qui s’éveille aussitôt. Et toi, qui mènes à fond cette expérience sur les deux plans consciemment, à Auroville, je pense que tu vas en retirer un immense bienfait. … Quant aux Prévôts : le contremaître de l’entreprise de Saint Malo a fait un examen complet des nécessités. Impératifs : refaire pas mal de joints extérieurs, jamais refaits depuis la naissance de la maison (ciment, chaux, sable doré), refaire les murs de la grande pièce du bas, et le sol, qui sera comblé de caillasse, chaux et ciment. Après cela, la maison repartira pour un demi siècle au minimum ! … Je vais donc emprunter de l’argent à René ! … Pour Vicky, au cas où je ne pourrais me libérer à temps, qu’elle prenne un taxi ; d’autre part je serai obligée de l’installer dans la loggia, ayant dû provisoirement prêter ta chambre (au 7 ème ) à Carolina.

Voilà. Toute ma tendresse,

Colette.

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